Pour être honnête, ce petit passage dans lequel Matthieu suggère que Jésus aurait pu rouspéter en constatant que les villes de son pays refusent de le reconnaître, n’apporte pas grand-chose. Si ce n’est l’opportunité de faire un tour dans certains textes de l’Ancien Testament :
Jérémie, un prophète ayant peut-être existé dans les années -600 et qui a prophétisé contre les nations étrangères qui pratiquent le culte aux idoles païennes, en leur promettant d’être rasés par Nabuchodonosor et ses Babyloniens. Il parle aussi aux Philistins qui ont été chassés d’Egypte par le pharaon Ramsès III et qui se sont installés sur la côte au nord de la Palestine. Nous n’allons pas entrer dans les détails qui sont assez compliqués, mais on écoutera les mots de Jérémie comme un véritable Victor Hugo :
Jr 47.1 « Où la parole du SEIGNEUR s'adresse au prophète Jérémie au sujet des Philistins, avant que le Pharaon n'ait frappé Gaza. Ainsi parle le SEIGNEUR : Au nord, des eaux grossissent, elles deviennent un torrent tumultueux ; elles submergent le pays et tout ce qui s'y trouve : la ville et ceux qui l'habitent. Les gens crient au secours ; tous les habitants du pays hurlent au bruit de ses coursiers martelant la terre de leurs sabots, au grondement de ses chars, au fracas de ses roues. Les pères, démoralisés, se désintéressent de leurs enfants, à cause du jour qui vient ravager tous les Philistins, supprimer à Tyr et à Sidon tous les rescapés susceptibles de les aider. Oui, le SEIGNEUR ravage les Philistins, les survivants de l'île de Kaftor. La tondeuse passe sur Gaza ; Ashqelon est réduite au silence. Survivants de leur puissance, jusques à quand vous ferez-vous des incisions ? » (cultes funéraires païens)
Je vous propose de lire aussi un passage d’Esaïe qui nous était proposé hier, Is 1, 10-17
« Ecoutez la parole du SEIGNEUR, grands de Sodome, prêtez l'oreille à l'instruction de notre Dieu, peuple de Gomorrhe. Que me fait la multitude de vos sacrifices, dit le SEIGNEUR ? Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j'en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n'en veux plus. Quand vous venez vous présenter devant moi, qui vous demande de fouler mes parvis ?
Cessez d'apporter de vaines offrandes : la fumée, je l'ai en horreur ! Néoménie, sabbat, convocation d'assemblée... je n'en puis plus des forfaits et des fêtes. Vos néoménies et vos solennités, je les déteste, elles me sont un fardeau, je suis las de les supporter.
Quand vous étendez les mains, je me voile les yeux, vous avez beau multiplier les prières, je n'écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous. Otez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas l'exacteur, faites droit à l'orphelin, prenez la défense de la veuve. »
Ce passage se trouve au tout début du livre d’Esaïe qui dénonce lui-aussi un certain nombre d’excès, le relâchement des mœurs à cause d’une relative prospérité. Dans la bible, on dénonce surtout l’inhospitalité de ces villes (Genèse 19), puis l’homosexualité.
De là à imaginer Jésus vouant les villes de Judée à la destruction dans le feu et dans le souffre….