En 85, les premiers chrétiens sont en crise, en crise de moral, de confiance, d’énergie, en crise d’élan, en crise d’enthousiasme…Ce message destiné aux premiers disciples sert aussi à ces judéo-chrétiens en perte d’altitude.
Dans la cuisine, comme dans les offrandes au temple, le sel est un ingrédient qui donne du goût et qui conserve. Dans le livre de Job 6.6 « ce qui est fade se mange-t-il sans sel et y a-t-il du goût à la bave du pourpier ? Mon gosier les vomit, ce sont vivres immondes ».
Dans la bible, le sel est symbole de pérennité, on parle d’une alliance consacrée dans le sel dans le livre des Nombres 18.19.
Luc sera encore un peu plus direct avec les disciples en Lc 14.35 : « si le sel perd sa saveur, il n’est bon ni pour la terre ni pour le fumier : on le jette dehors ». En effet, le sel est un bon désherbant et il ne pousse plus rien sur une terre salée (voir les bords de la mer morte) ; de plus il bloque la fermentation méthanique dans le fumier.
Dans la bible, la lumière est la Torah. Dans Isaïe 42.6 « C'est moi le SEIGNEUR, je t'ai appelé selon la justice, je t'ai tenu par la main, je t'ai mis en réserve et je t'ai destiné à être l'alliance du peuple, à être la lumière des nations, à ouvrir les yeux aveuglés, à tirer du cachot le prisonnier, de la maison d'arrêt, les habitants des ténèbres. »
Dans Jean 8.12, Jésus dit « je suis la lumière du monde, celui qui vient à ma suite ne marchera plus dans les ténèbres ».
Matthieu insiste bien sur le fait que la Loi ne fait plus tout, que les disciples ont maintenant leur rôle à jouer. Pour conserver et rendre savoureux le monde des hommes, et pour éclairer les hommes. Et pour Matthieu, les bonnes œuvres sont utiles pour que le monde rende grâce à Dieu