Un texte original de Marc repris dans son intégralité par Matthieu et par Luc. On se dirige vers le chapitre 23 qui sera celui des invectives de Matthieu contre les juifs, et Matthieu nous les présente comme aux aguets, prêts à faire trébucher Jésus.
Les tributs ont été mis en place par les Séleucides, et les Romains les ont conservés. Il y avait un tribut sur le sol et l’autre sur la personne, deux impôts directs venant compléter de nombreuses taxes indirectes. Le tribut était avant tout une marque de sujétion, et les juifs n’étaient pas vraiment contents de le payer. De plus il refusaient l’image de l’empereur gravée sur le côté face, car celui-ci se prenait pour un dieu : ils avaient donc négocié de maintenir une monnaie propre entre eux, mais ils devaient malheureusement utiliser le denier romain pour payer l’impôt. Le mode juif était divisé sur la question de payer le tribut, entre les Hérodiens qui cherchaient l’apaisement avec les romains (tout comme les pharisiens d’ailleurs) et les zélotes qui s’y refusaient. Quelle que soit la réponse donnée par Jésus, il allait se mettre une partie de la foule à dos.
Que penser de cette fameuse réponse ? On a au moins 3 hypothèses :
- Jésus ne veut pas répondre car ce sujet ne l’intéresse pas, il répond donc par une boutade pour ne pas prendre position
- Jésus est contre les zélotes, qui sont en fait des juifs exaltés, et suggère de payer, en faisant remarquer au passage que les pharisiens devraient plus se passionner pour les questions de Dieu que pour celle de l’argent.
- Jésus est clairement du côté pharisien qui suggère de payer l’impôt car il voit dans celui-ci une manière positive de participer à la redistribution des richesses. On verra que globalement les premières communautés chrétiennes supportent les gouvernements politiques.