On continue donc sur la prière. Avec l’idée que quand on est à bout, lorsque l’on souffre, alors on peut tout demander et que Dieu agira en bon père de famille. Ce qui est un peu étonnant, c’est l’impression qui se dégage qu’on peut absolument tout demander, et que Dieu va nous le donner. Alors que dans le Notre-Père qu’on a vu juste avant, les seules demandes qui sont tournées vers nous sont le pain de survie, le pardon des péchés et la force pour résister au mal. Alors, on demande beaucoup ou pas ?
La réponse est probablement dans le passage équivalent chez Luc (11, 9-13), où pour répondre à nos prières Dieu nous envoie l’Esprit-Saint pour nous montrer le chemin à suivre.
Le Pape François dit assez justement : si on ne croit pas en Dieu, on peut quand même croire en la prière.
Ce sujet est assez compliqué en fait, et aussi très personnel. Il a à voir aussi avec la notion de toute-puissance de Dieu, qui n’est pas une chose très facile à comprendre quand on regarde le journal télévisé. Dieu est-il vraiment responsable de tout ? Peut-on vraiment lui demander tout et n’importe quoi ?
Pour avoir eu l’occasion dernièrement de prier en hôpital, j’ai pu constater que lorsqu’on demande à Dieu « stp, sors-moi de là ! » on sous-entend rapidement « mais pourquoi m’as-tu foutu dans cette galère ? »
Alors voilà, moi je pense que c’est bien de demander à Dieu de nous envoyer un peu de bon sens et de jugeotte, l’Esprit-Saint en fait, de quoi nous sortir nous-même de la situation d’embarras dans laquelle nous nous trouvons, du courage, de la persévérance, de la patience, de l’optimisme dans le savoir-faire de nos frères. C’est déjà beaucoup
Mais bon, ça c’est moi.
Et puis le dernier verset, c’est la Règle d’Or en positif : ce que vous ne voulez pas que les autres vous fassent, ne le faites pas aux autres. Une certaine adaptation chrétienne de la tradition juive.