Nous continuons avec les antithèses du sermon sur la montagne que nous avons découvertes il y a quelques jours avec l’application radicale de la loi sur le meurtre.
Cette loi du talion est clairement explicitée dans certains textes de l’ancien testament : on la trouve en Exode 21.24, en Lévitique 24.20 et en Deutéronome 19.21. Plus qu’une loi, il s’agit d’un traité normatif qui vise à proportionner la peine à la faute. Elle est en fait un progrès par rapport aux anciennes lois en vigueur dans toutes les peuplades de la région à l’époque où on privilégiait une vue hyperbolique de la loi, avec des vengeances de plus en plus fortes pour au moins 7 générations. De la même façon, cette norme apportait un peu plus d’égalité puisque les nobles ou les propriétaires étaient largement favorisés en cas de conflit avec un tiers ; quant au sort des femmes…
Là encore, Jésus ne remet pas en cause cette loi. Ce qu’il propose est de répondre à l’attaque par une provocation, ce que l’on peut qualifier d’agression amoureuse. On peut éventuellement y voir une certaine radicalisation (quoique), mais certains voient surtout une certaine lâcheté. On laisse souvent entendre que la réponse chrétienne à la gifle est l’affirmation de la peur et de la soumission, on en rit parfois. C’est un peu trop vite dit, car dans les faits, il ‘agit d’une réponse plutôt déconcertante pour l’ennemi qui ne s’y attend pas et qui reste souvent sous l’effet de la surprise.
On se souvient que depuis la création, Dieu se trouve atterré par la violence dont les hommes se montrent capables. C’était pour cette raison qu’il avait envoyé le déluge. Jésus continue cette œuvre de son père, qui tente de trouver des parades non-violentes aux actes de violence.
Oui je sais, pas facile à mettre en pratique…