qui peuvent être vus soit comme opposés, soit comme complémentaires.
Quelques rappels bibliques d’abord :
Michée 5.1 « Et toi, Bethléem Ephrata, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois ». Sur la place de Bethléem.
2 Samuel 5.2 « Il y a longtemps déjà, quand Saül était notre roi, c'était toi qui faisais sortir et rentrer Israël. Or le SEIGNEUR t'a dit : “C'est toi qui feras paître Israël, mon peuple, et c'est toi qui seras le chef d'Israël.” » Sur la royauté de David.
Esaïe 60.6 « Un afflux de chameaux te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d'Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR ».
Il faudrait ajouter un texte de Pline et Suétone qui rapportent la venue de mages de Perse pour honorer Néron en 66 sur l’indication des astres et repartent par un autre chemin.
On remarquera que les mages de Matthieu sont plus des astrologues que des rois : l’idée de rois mages ne va apparaître qu’au 6ème siècle, plus tard encore leurs noms et leurs origines (Melchior de Perse, Balthasar l’indien et Gaspar l’arabe). C’est Origène au 3ème siècle qui va dire que l’or est pour la royauté du Christ, l’encens pour sa divinité et la myrrhe pour son corps crucifié. On comprendra qu’il y a beaucoup d’imaginaire et de piété populaire dans nos bonnes crèches de Noël.
En toute logique, le Hérode dont nous parle Matthieu est Hérode Antipas, car Hérode le Grand est mort en -4 (c’est vrai que 4 années vues d’aujourd’hui ne paraissent pas grand-chose). Mais il est vrai que Hérode le Grand avait développé une bonne relation avec les pharisiens de Jérusalem. En choisissant lui-aussi Bethléem comme lieu de naissance pour Jésus (même sans rien justifier, même pas l’ombre d’un recensement), Matthieu taquine le Sanhédrin sur la question de qui est vraiment juif.
Alors, que veut nous dire Matthieu avec ses mages ?
Qu’il y a méprise sur l’identité du roi des juifs. En toute logique historico-politique, le roi des juifs au temps de Jésus est bien Hérode, et donc l’astre ne s’était pas beaucoup trompé. C’est Hérode lui-même qui va les envoyer vers Bethléem, c’est lui-même qui va leur indiquer le vrai Roi des Juifs. Et la direction de Bethléem va leur être confirmée par l’étoile qui se remet en route. Pour Matthieu, la naissance de Jésus est aussi un phénomène politique, la preuve en est de ces étrangers qui viennent de loin pour lui offrir des cadeaux. Pour Matthieu, le phénomène Jésus doit toucher le monde entier, l’humanité dans toutes ses dimensions.
La naissance du petit Jésus dans ce petit village chargé d’histoire va faire trembler le pouvoir civil autant que le pouvoir religieux.
Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage. »
A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple, et s’enquit auprès d’eux du lieu où le Messie devait naître.
« A Bethléem de Judée, lui dirent-ils, car c’est ce qui est écrit par le prophète :
Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le plus petit des chefs-lieux de Juda : car c’est de toi que sortira le chef qui fera paître Israël, mon peuple. »
Alors Hérode fit appeler secrètement les mages, se fit préciser par eux l’époque à laquelle l’astre apparaissait, et les envoya à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, avertissez-moi pour que, moi aussi, j’aille lui rendre hommage. »
Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l’astre, qu’ils avaient vu à l’Orient, avançait devant eux jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant. A la vue de l’astre, ils éprouvèrent une très grande joie.
Entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; ouvrant leurs coffrets, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Puis, divinement avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.
Commentaire
qui peuvent être vus soit comme opposés, soit comme complémentaires.
Quelques rappels bibliques d’abord :
Michée 5.1 « Et toi, Bethléem Ephrata, trop petite pour compter parmi les clans de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit gouverner Israël. Ses origines remontent à l'antiquité, aux jours d'autrefois ». Sur la place de Bethléem.
2 Samuel 5.2 « Il y a longtemps déjà, quand Saül était notre roi, c'était toi qui faisais sortir et rentrer Israël. Or le SEIGNEUR t'a dit : “C'est toi qui feras paître Israël, mon peuple, et c'est toi qui seras le chef d'Israël.” » Sur la royauté de David.
Esaïe 60.6 « Un afflux de chameaux te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d'Eifa ; tous les gens de Saba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens, et se feront les messagers des louanges du SEIGNEUR ».
Il faudrait ajouter un texte de Pline et Suétone qui rapportent la venue de mages de Perse pour honorer Néron en 66 sur l’indication des astres et repartent par un autre chemin.
On remarquera que les mages de Matthieu sont plus des astrologues que des rois : l’idée de rois mages ne va apparaître qu’au 6ème siècle, plus tard encore leurs noms et leurs origines (Melchior de Perse, Balthasar l’indien et Gaspar l’arabe). C’est Origène au 3ème siècle qui va dire que l’or est pour la royauté du Christ, l’encens pour sa divinité et la myrrhe pour son corps crucifié. On comprendra qu’il y a beaucoup d’imaginaire et de piété populaire dans nos bonnes crèches de Noël.
En toute logique, le Hérode dont nous parle Matthieu est Hérode Antipas, car Hérode le Grand est mort en -4 (c’est vrai que 4 années vues d’aujourd’hui ne paraissent pas grand-chose). Mais il est vrai que Hérode le Grand avait développé une bonne relation avec les pharisiens de Jérusalem. En choisissant lui-aussi Bethléem comme lieu de naissance pour Jésus (même sans rien justifier, même pas l’ombre d’un recensement), Matthieu taquine le Sanhédrin sur la question de qui est vraiment juif.
Alors, que veut nous dire Matthieu avec ses mages ?
Qu’il y a méprise sur l’identité du roi des juifs. En toute logique historico-politique, le roi des juifs au temps de Jésus est bien Hérode, et donc l’astre ne s’était pas beaucoup trompé. C’est Hérode lui-même qui va les envoyer vers Bethléem, c’est lui-même qui va leur indiquer le vrai Roi des Juifs. Et la direction de Bethléem va leur être confirmée par l’étoile qui se remet en route. Pour Matthieu, la naissance de Jésus est aussi un phénomène politique, la preuve en est de ces étrangers qui viennent de loin pour lui offrir des cadeaux. Pour Matthieu, le phénomène Jésus doit toucher le monde entier, l’humanité dans toutes ses dimensions.
La naissance du petit Jésus dans ce petit village chargé d’histoire va faire trembler le pouvoir civil autant que le pouvoir religieux.
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