Il s’agit d’un passage commun à Matthieu et à Luc qui doit provenir de la source Q. Il faut un peu faire attention avant d’en tirer des grandes conclusions.
Le sujet des faux-prophètes se trouve dans le livre d’Ezéchiel, au chapitre 22 : « … Ses chefs sont au milieu d'elle comme des loups qui déchirent une proie, …, ils disent : “Ainsi parle le Seigneur DIEU ”, alors que le SEIGNEUR n'a pas parlé. » C’est un sujet sérieux pour les premiers chrétiens, cat il y a en effet pas mal de monde pour passer au milieu d’eux et raconter n’importe quoi. Or, comme ces premiers chrétiens se trouvent dans une situation parfois tendue, il est facile de se laisser berner par le premier venu qui promet monts et merveilles, et Matthieu comme Luc leur demandent de rester la tête froide.
L’une des grandes problématiques de la littérature prophétique a toujours été de reconnaître les faux des vrais prophètes. Certains théologiens ont donc mis en valeur un certain nombre de règles :
- Le vrai prophète parle au nom du vrai Dieu (YHWH)
- Le vrai prophète n’est pas payé par un roi, ce qui met parfois le vrai prophète indépendant dans une situation de risque
- Le prophète doit avoir un comportement éthiquement bon
- Le vrai prophète est choisi par Dieu, certains come Amos, Jérémie ou Ezéchiel ne voulaient absolument pas être des prophètes
- Les prophéties des vrais prophètes s’accomplissent
- Les oracles des vrais prophètes peuvent ne pas s’accomplir si le peuple les écoute (Jonas)
- On est souvent certain que le prophète était vrai quand il est mort.
L’idée de Jésus serait qu’un homme bon ne peut faire que le bien, et qu’un homme qui fait du bien ne peut être mauvais. Ce qui nous ramène à la pensée de Jean, celui qui croit est sauvé, celui qui ne croit pas est jugé sur ses œuvres, et que celles-ci sont bonnes, alors il peut être sauvé aussi.
C’est peut-être un peu court comme philosophie. Que fait-on du droit à l’erreur ? Que fait-on de l’arbre vieillissant ? Doit-on condamner les bonnes œuvres des non-croyants ? Que fait-on des humanistes ?
Et aujourd’hui, on en fait quoi de ce texte ?