Et la suite au prochain épisode c’est maintenant : car Jésus, après avoir répondu par une pirouette, va se montrer un peu plus mordant. Toute la discussion avec les prêtres juifs va tourner autour de la question : Qui fait effectivement la volonté de Dieu ? Moi ou vous ?
Il faut un peu mieux entrer dans l’histoire de Jean-Baptiste pour bien comprendre : son père Zacharie, celui qui est resté muet pendant le temps de la grossesse d’Elizabeth sa femme, était un des prêtres du temple de Jérusalem, il faisait donc partie de l’autorité religieuse. Or Jean a refusé de devenir prêtre comme son père pour prendre un chemin de traverse et vivre dans la pauvreté au désert à proclamer la bonne nouvelle et à baptiser les gens selon le rituel juif ; il a choisi ce qui lui est paru un chemin plus juste, plus authentique, plus transparent. Il a pensé plus important d’appeler les gens à la conversion par le baptême que d’offrir des sacrifices au temple. Et c’est probablement pour cette raison que les prêtres se sont refusés à voir en lui un vrai prophète, car comme le disait Brassens, « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux »
Mais le peuple des petits, les prostituées, les marginaux, les collecteurs d’impôt, eux ont bien entendu la parole véritable proclamée par Jean, ils ont adhéré à son prêche sans se préoccuper de connaître l’opinion des gens du temple. Et c’est là que Jésus enfonce le clou en disant aux prêtres que par manque d’humilité, ils ont tout simplement refusé de reconnaître leur erreur.
J’aime bien cette histoire. D’abord parce qu’elle nous parle bien de la forme et du fond, du dire et du faire et l’acceptation des gens différents. Ensuite parce qu’elle nous rappelle que c’est important de toujours se poser la question de savoir si on a raison ou pas, comme de savoir reconnaître ses erreurs. Enfin parce que j’aime cette notion de la deuxième chance : le fils a dit non, et puis dans un deuxième temps, il a fait ce qu’il devait faire. Les prêtres parce qu’ils n’ont pas reconnu officiellement Jean-Baptiste, et que dans un deuxième temps, ils auraient pu le faire.