Ce dimanche de la Sainte Trinité, nous lisons cette finale de l’évangile de St. Matthieu qui réunit effectivement, le Père, le Fils et le Saint Esprit. C’est à peu près la seule fois que l’on trouve les 3 réunis dans l’évangile.
Voyons d’abord le texte d’aujourd’hui. Chez Matthieu, il s’agit plus d’une rencontre que d’une apparition, et ça se passe en Galilée (et non pas à Jérusalem comme chez Luc et chez Jean), ce qui montre une continuité entre Jésus et le Christ. En plus de l’apparition on y trouve des instructions assez claires et une promesse de secours pour les missionnaires. On trouve les 3 thèmes de Matthieu : l’autorité du Fils, l’Église des disciples qui devient autonome (et non plus un groupe autour de Jésus) et des instructions qui sont à la fois éthiques, missionnaires et eschatologiques (la fin des temps). Chez Matthieu c’est la foi en la résurrection qui crée l’Église et la mission (ce qui est assez différent de la croix chez Jean). On remarquera la présence du doute chez certains…les mots « en leur apprenant à garder tout ce que je leur ai prescrit » insistent sur un enseignement utile, il faut que les baptisés tiennent compte de ce qu’ils ont appris dans leur vie.
La Trinité est un concept déjà présent dans les premières communautés. Chez Matthieu, les 3 éléments que sont le Père, le Fils et le Saint Esprit ont chacun leur fonction dans l’évangile, mais alors que le Père et le Fils semblent se rapprocher au lendemain de la résurrection, l’Esprit Saint ne vient les rejoindre qu’au dernier verset de l’évangile. Paul avait développé le rôle de L’Esprit Saint dans ses épitres aux Corinthiens, pour forcer l’acceptation des pagano-chrétiens dans la communauté judéo-chrétienne. C’est L’Esprit qui baptise. En fait la Trinité apparaît en tant que dogme au concile de Constantinople en 381, avec le crédo (je crois au Père, au Fils et au Saint Esprit).
Je ne vais pas vous expliquer le bouclier de la foi (les essais de représentation des liaisons entre Dieu, le Père, le Fils et le Saint Esprit) ni vous dire ce qu’il faut comprendre, je n’en ai pas les moyens. L’Eglise a en revanche beaucoup travaillé pour définir ce que la Trinité n’était pas : ce ne sont pas trois dieux différents, ni trois représentations d’un même Dieu. Et si vous allez d’un côté comme de l’autre, vous serez rapidement traité d’hérétique. A vous d’imaginer ce que cela peut bien être…
Un point de détail : tous les chrétiens croient en la Trinité, catholiques, protestants et orthodoxes.