Le bestiaire

Matthieu, qui est né juif, donne comme leçon aux disciples de se méfier des juifs, qu’il compare à des loups ! Les exemples que donne Matthieu sont simples : les brebis sont des animaux un peu bêtes et fragiles, qui suivent n’importe quel berger, le loup cherche à les dévorer, le serpent est prudent car sans paupière, il garde toujours un œil ouvert. Quant à la Colombe, on dit qu’elle vole toujours en ligne droite, c’est pour cela que Noé s’en servait pour mesurer la distance à la terre. Mais ce n’est pas sur cette base assez sophistiquée que Matthieu choisit ces animaux.  Il a peur que les chefs juifs se jettent comme des loups affamés sur ses disciples et ne les dévorent en un instant. Pour les débusquer, il faudra que les disciples fassent preuve d’ingéniosité et de prudence et qu’ils n’hésitent pas à s’envoler le plus loin possible en cas de danger. Pour Matthieu, l’homme rusé veut du mal à son adversaire, alors que l’homme simple et prudent lui veut du bien.

Nous sommes en pleine guerre entre les juifs et les chrétiens : après la destruction du Temple en 70, les pharisiens reprennent les commandes et mettent les judéo-chrétiens à la porte des synagogues. Et il y avait probablement quelques séances de torture pour que ces derniers avouent faire partie (aussi) de l’église chrétienne.

Le verset de Michée 7.6 « Car le fils traite son père de fou, la fille se dresse contre sa mère, la belle-fille, contre sa belle-mère. Chacun a pour ennemi les gens de sa propre maison. » n’a rien à voir avec le sujet : c’est juste une citation qui tombe bien. En effet, les judéo-chrétiens étaient souvent pourchassés par les membres de leurs propres familles ayant choisi de les dénoncer. Michée lui, se lamentait des désordres sociaux en -700.

Un message de résistance et de confiance en l’Esprit Saint que Dieu ne manquera pas d’envoyer aux persécutés.

Il est probable que cette tactique de fuite rapide ait beaucoup participé à une expansion rapide de la foi chrétienne