La mission

Nous allons lire l’ensemble du chapitre 10 dans les jours qui viennent, ce que l’on appelle le discours missionnaire ; nous en avons déjà lu quelques parties, mais nous avons l’intérêt d’une lecture complète et condensée.

C’est Jésus lui-même qui va transmettre l’autorité aux apôtres, et non le Père. On pourrait comparer ce processus d’envoi en mission (ordination) avec d’autres organisations. Dans les milieux ésotériques on transmet aux initiés une richesse spirituelle, un savoir. Dans le rabbinat orthodoxe, le nouveau rabbin est le dépositaire de la tradition et de l’interprétation de la Torah. Chez les Esséniens, les nouveaux prêtres étaient surtout des vérificateurs, des inspecteurs du respect des règles dans la communauté.

On voit qu’ici, il ne s’agit pas d’une autorité complète, mais bien plutôt d’une autorité ciblée à l’œuvre apostolique : annoncer le royaume, appeler à la conversion ou à la repentance, réaliser des guérisons ou des exorcismes attestant la réalité du règne de Dieu. Aucun rôle de transmission de savoir ou de richesse spirituelle, aucune notion de responsabilité d’un groupe, aucune gestion de la communauté.

La limitation de l’envoi au peuple d’Israël est surprenante car même Matthieu clame l’universalisme de la foi chrétienne. Peut-être est-ce à cause du nombre 12, chacun des apôtres devant se concentrer sur une des tribus ?