Un épisode raconté par Marc que nous avons lu en janvier dernier, puis repris par Luc et par Matthieu. Je vous rassure tout de suite, il n’y a probablement rien de vrai dans cette histoire…
Il faut aller lire le prophète Jonas, qui dort au fond de la barque alors que les autres marins tremblent de peur dans la tempête ; dés qu’il touchera les flots, avant même de se retrouver dans la gueule de la baleine, le vent se calmera.
Il faut lire le Psaume 107 sur les œuvres du Seigneur :
« Ceux qui partent en mer sur des navires et exercent leur métier sur les grandes eaux,
ceux-là virent les œuvres du SEIGNEUR et ses miracles en haute mer.
A sa parole se leva un vent de tempête qui soulevait des vagues.
Ils montent aux cieux, descendent aux abîmes, sont malades à rendre l'âme ;
ils roulent et tanguent comme l'ivrogne et toute leur adresse est engloutie.
Ils crièrent au SEIGNEUR dans leur détresse, et il les a tirés de leurs angoisses :
il a réduit la tempête au silence, et les vagues se sont tues.
Ils se sont réjouis de ce retour au calme et Dieu les a guidés au port désiré. »
On croirait du Victor Hugo. Pour mémoire, les psaumes datent d’une période entre -1300 et -500 plus ou moins…Si on pense que cet évènement n’a pas eu lieu, c’est à cause de nos critères d’historicité : cet épisode n’est cité que par une seule source, Marc (les autres ont repris), il y a trop d’Ancien Testament dans cette histoire (un lien c’est bien, deux ça devient trop), et cela correspond trop à des textes développés par la foi des premiers chrétiens, telles que la libération de Pierre et le sauvetage de Paul dans les Actes, des histoires pour expliquer à des communautés menacées de persécution que Dieu peut sauver la vie des gens qui croient en lui.
Il faut replacer ce passage dans le contexte de ce chapitre 8 de Matthieu, dans lequel après avoir essayé de refroidir un peu l’ardeur de ceux qui voulaient le suivre à tout prix, il vient maintenant expliquer ce qu’avoir la foi veut dire. Et cela veut dire qu’il y aura de grosses tempêtes et que ceux qui croient en Dieu ne devront pas avoir peur. Car Dieu commande aux éléments naturels depuis la fin des temps, puisque c’est lui qui a créé la nature, celle-ci lui obéit.
C’est donc la foi qui sauve, mais qui sauve aussi la peau de ceux qui croient. Personnellement je crois plutôt que la peur, tout comme la douleur, sont des signaux émis par le corps pour alerter du danger et ne pas rester endormi au fond de la barque quand il faudrait tenir la barre à deux mains…Mais ceci n’engage que moi.