Ce passage, relaté également par Marc et par Luc, nous appelle à comprendre qu’on ne peut pas convaincre les méchants de devenir gentils si on ne s’approche pas d’eux, si on ne les côtoie pas. C’est d’ailleurs la même chose entre les médecins et les malades.
L’église a choisi ce passage aujourd’hui pour fêter la Saint-Matthieu, mais il faut bien garder en tête que personne ne sait si Lévi est effectivement devenu Matthieu l’apôtre, et encore moins si Matthieu l’apôtre a quelque chose à voir avec Matthieu l’évangéliste. Prudence donc. Il n’y a que Matthieu lui-même pour suggérer que Lévi et Matthieu ne font qu’un.
La citation originale se trouve dans Osée 6,3, à un moment ou Dieu se retire, un peu fâché avec son peuple : « car c’est l’amour qui me plait, non le sacrifice, et la connaissance de Dieu, je la préfère aux holocaustes ». Or, ce verset était souvent cité par les juifs à l’époque de Matthieu, car après la destruction du temple en 70, n’ayant plus de lieu sacré pour faire leurs sacrifices rituels, il fallait recentrer le culte juif sur la lecture de la Torah dans les synagogues plutôt que sur les sacrifices d’animaux au temple.
Une citation qui ne répond pas vraiment aux commentaires des pharisiens sur le fait que Jésus ne devrait pas côtoyer des gens impurs, mais qui a l’avantage d’introduire l’amour et la miséricorde comme point central de la pratique religieuse.
Pourquoi le percepteur Lévi s’est-il levé d’un seul coup d’un seul à la simple apostrophe « suis-moi » ? Cela personne ne le dit ici.