Pour mémoire, Marc a écrit environ 25 ans avant Luc et Matthieu qui se sont aussi inspirés des documents d’une fameuse source Q à laquelle Marc n’a pas eu accès. La version de Marc est donc beaucoup plus abrégée que celle de ses confrères.
Si on compare les versions, il est amusant de constater que Marc prévoit lui les sandales et le bâton : il semble donc que la source Q était plus dure que la version de Marc. Le modèle pour les chrétiens de l’époque est ce qu’on appelle les cyniques itinérants. Il s’agit d’un mouvement ascétique crée par Diogène en Grèce en -400, un modèle de dépouillement dans la vie, n’avoir besoin de rien, vivre en harmonie avec la nature. Or il y avait en Palestine au temps de Jésus un certains nombres de cyniques errants dont la marque de fabrique était la besace, les sandales et le bâton. Il était important pour les premiers chrétiens de montrer leur différence : La version soft de Marc ne parle que d’enlever la besace, la version plus rigide enlèvera aussi les sandales et le bâton. On comprend que pour Marc, l’efficacité de la mobilité est importante.
Il semble que selon Marc, la priorité était dans la lutte contre les esprits impurs ; viendra ensuite la conversion et les guérisons. Il faut d’ailleurs noter que Marc est le seul à parler des huiles médicinales, qui n’ont jamais eu un quelconque pouvoir surnaturel. On pourrait en conclure que pour Marc, il y a les guérisons des maladies à base d’huile, donc de massages, et aussi le traitement des démons qui tient d’un pouvoir spécial donné par Jésus.
Pas facile de savoir ce qui se passait il y a deux mille ans.