Luc fera dire à Jésus en Lc 11,23 : qui n’est pas avec moi est contre moi…
Nous en sommes à la constitution de la communauté, comme nous l’avons vu dans Matthieu qui nous parlait de Pierre et de ses clefs, le droit d’entrée et de sortie. Des disciples qui nous paraissent assez immatures, à nous qui connaissons la suite de l’histoire : ils se disputent pour savoir qui est le premier et ils ont un peu de mal à saisir ce qui se passe avec les deux annonces successives de la passion. Le passage d’aujourd’hui nous parle du statut de disciple.
La communauté va tenter de se donner une unité, une assise et une autorité qui va avec une pratique « exclusive » du prêche et de la guérison au nom de Jésus. Et Jésus leur interdit de prendre ce chemin, car il prévoit ce qui va se passer et pense en lui-même que ceux qui vont faire du bien en son nom ne pourrons pas ensuite être contre lui, alors qu’il pressent bien la constitution de camps ennemis.
Si on regarde ce qui s’est passé au cours des 2000 dernières années, on voit bien que les entrées ont été nombreuses et les sorties très rares ; nous avons dans l’église catholique aujourd’hui autour de 3.500 évêques, un peu plus que les 12 du début.
Jésus n’est pas d’accord avec le repli identitaire de sa communauté. Dans le prochain paragraphe, Jésus fait allusion à ceux qui donneront un verre d’eau à boire à ses disciples, sans faire partie du groupe, en disant qu’à ceux-là aussi, le Seigneur sera reconnaissant.
Donc Jésus a une idée très claire de l’appui que sa communauté peut recevoir de l’extérieur, que ce soit de ceux qui vont venir les rejoindre et enrichir leur pensée (Paul mais aussi tous les pagano-chrétiens) et que ce soit de ceux qui les aideront sans forcément les rejoindre.
Pour faire le bien, pour enseigner Dieu, il n’y a pas de copyright
Que celui qui a des oreilles…