Après les paraboles viennent les miracles ; après les paroles, les actes. Et toujours, la puissance du Royaume.
La tempête en mer est un classique biblique pour parler de l’opposition à Dieu, des flots qui se déchaînent couverts par la voix du Maître qui leur ordonne de se calmer.
Psaume 89 : « C’est toi qui maitrise l’orgueil de la mer, quand ses vagues se soulèvent, c’est toi qui les apaises. »
Psaume 107 : « ceux qui partent en mer sur des navires et exercent leur métier sur les grandes eaux, ceux-là virent les œuvres du Seigneur et ses miracles en haute mer. » « Ils crièrent au Seigneur dans leur détresse et il les a tirés de leurs angoisses ; Il a réduit la tempête au silence et les vagues se sont tues. »
Ce passage est une copie conforme du livre de Jonas 1,1-16 : « He quoi ! Tu dors ! Lève-toi, invoque ton Dieu ». Avec une grande différence : il a fallu jeter Jonas à la flotte pour que la tempête se calme, alors que la parole de Jésus depuis la barque a suffi. N’est pas Dieu qui veut, et si on avait besoin de s’en souvenir, la différence entre Jonas le prophète et Jésus le Christ est maintenant tout-à-fait évidente.
N'allons pas chercher de midi à quatorze heures : rien de tout cela ne s’est réellement passé, si ce n’est le vent peut-être car sur le lac se retrouvent souvent les vents de la Méditerranée et celui de la Syrie. Au temps de Marc, qui écrit à Rome en 65, les chrétiens traversent une très grosse tempête. En juillet 64, un énorme incendie ravage Rome. On accuse l’empereur Néron de l’avoir organisé pour pouvoir développer son ambitieux projet de rénovation de la ville, alors celui-ci suggère que les incendiaires sont les chrétiens. Suivirent chasse et condamnations…Et c’est à ces chrétiens qui ont peur que Marc conte le joli miracle qui nous montre que Jésus dort pendant la tempête, mais qu’à son réveil, les vents se sont calmés.
Et pour eux cette question perfide. « Pourquoi avez-vous si peur ? Vous n'avez pas encore de foi ? »