Il y a dans ce passage un rappel du livre de l’Exode au chapitre 13, sur la consécration des nouveau-nés. Et il y a aussi une forte ambiguïté : on peut en effet comprendre la phrase comme Marc et Matthieu, en se disant que nous devrions accueillir le Royaume des cieux comme le ferait un enfant, c’est-à-dire avec une certaine ingénuité que confère la jeunesse dans cette génération mauvaise et adultère. Mais on peut aussi comprendre que l’on devrait accueillir le Royaume comme on accueille un enfant, en lui ouvrant largement les bras et en les serrant bien fort, ce que Luc aura en tête.
Mais attention, l’image de l’enfant à l’époque de Jésus n’est pas celle de l’innocence que nous avons aujourd’hui. L’image de l’enfant est l’obéissance (les enfants doivent respect et obéissance à leur mère et c’est le rôle du père de vérifier que cela se passe bien comme cela) et la disponibilité.
Et donc le message qui vient juste après le rappel à l’ordre sur le divorce et un peu avant un message assez rigide sur la richesse, est que pour faire partie de la communauté et entrer ensuite au Royaume des Cieux (on se souvient maintenant de l’histoire de ce qui est lié sur terre est lié dans les cieux), il faut tout simplement en accepter les règles sans broncher.
He oui, l’image des enfants était bien sympathique.