Ce passage nous ramène au début de l’évangile de Marc qui commence par Jean-Baptiste, la voix qui crie dans le désert. En Marc 1,4 l’auteur nous explique : « Jean le Baptiste parut dans le désert, proclamant un baptême de conversion en vue du pardon des péchés ».
On se souvient que le Baptiste est le fils de Zacharie et d’Elisabeth, deux personnes issues du milieu des Lévites, le père officiant comme prêtre dans le Temple ; il va de soi que le petit Jean aurait dû faire l’école biblique et devenir prêtre comme papa. Or il a choisi d’emprunter un chemin de traverse et de passer son temps au bord du Jourdain à manger des sauterelles et à donner un baptême dans l’eau pour la rémission des péchés, se mettant ainsi en directe concurrence avec le temple. Si Luc et Matthieu se prononcent sur le fait que le Sanhédrin était contre ce baptême, Marc lui n’en dit rien. Mais c’est ce qui sera la sujet de la première d’une longue série de controverses entre Jésus et le Sanhédrin.
Le fond du sujet abordé ici est classique dans les évangiles, puisqu’il s’agit de bien discerner ce qui vient des hommes et ce qui vient de Dieu. On se souvient du passage au chapitre 8,33 alors que Pierre se propose d’empêcher la future passion « Mais lui, se retournant et voyant ses disciples, réprimanda Pierre ; il lui dit : Retire-toi ! Derrière moi, Satan, car tes vues ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » Marc va toujours nous présenter cette question comme problématique pour les juifs, car elle concerne la reconnaissance de Jésus « qui vient de Dieu ». Et le problème va être accentué par la parabole des vignerons meurtriers que Jésus va conter dans le passage suivant.
La question est toujours pertinente de nos jours, en tout cas pour moi qui essaie de comprendre ce qu’il y a dans les textes bibliques, des textes écrits par des hommes, certes inspirés parfois par Dieu…Qu’est-ce qui vient des hommes, qu’est-ce qui vient de Dieu ? la réponse est la même : « Nous ne savons pas ».
Un petit bout d’évangile qui en dit long.