Nous sommes le 6 janvier, jour de l’épiphanie du Seigneur, cad sa révélation en pleine lumière, son identification divine aux yeux de tous. Ce jour-là l’église fêtait normalement les Rois Mages, le baptême de Jésus et les Noces de Cana.
Nous ne savons rien sur le baptême proprement dit, si ce n’est que Jésus s’est plongé dans l’eau et qu’il en est ressorti. L’essentiel de l’action est dans la théophanie, l’apparition de Dieu qui nous présente son fils.
En Isaïe 64.1 « si tu déchirais les cieux et si tu descendais, les montagnes s’ébranleraient devant toi. »
Nous sommes confrontés dans ce passage à des problèmes de traduction : « tu es mon fils bien-aimé », pas de souci, tout le monde est d’accord même si la notion de « fils » qui chez Dieu est un sujet compliqué. Concernant le « il m’a plu de te choisir », c’est assez délicat, ça peut être « en toi j’ai pris plaisir » ou « en toi je me suis complu ». Le temps est un temps grec appelé aoriste, il exprime la réalisation au présent d’une action du passé. Donc Dieu n’est pas en train de choisir Jésus, il exprime aujourd’hui le bonheur de l’avoir choisi avant.
Jésus, fils de Dieu, a été choisi par son père pour réaliser une mission sur terre. Dans ce passage de Marc, c’est Dieu lui-même qui paraît pour nous informer de son choix. Il est amusant d’ailleurs de constater qu’aucun public n’est mentionné par Marc…
Il s’est passé un peu la même chose 30 ans auparavant, quand les Rois Mages sont venus constater, quand ils ont suivi l’étoile, et il se passera la même chose à Cana, quand Jésus va commencer à faire des choses impossibles à l’homme.
On touche une fois de plus les affres de la Christologie : Jésus est-il né en se sachant fils de Dieu ? Ou l’a-t-il appris plus tard ?