C’est le retour des 12 missionnaires vers un maître qui les trouve fatigués et qui se préoccupe de leur trouver un lieu de repos. Et Marc qui nous transmet toujours l’image d’une foule en permanente activité, d’une foule qui les suit inexorablement (comme on l’a vue suivre Jaïre).
Alors que cette foule aurait pu agacer Jésus qui cherchait un coin paisible pour le repos de ses disciples, et bien non, il est pris de compassion, pris aux tripes devant une foule qu’il comprend sans boussole.
Le regard de Jésus sur la foule. Les hommes d’affaires verraient en elle des clients, les politiques verraient des votes, les sportifs des supporters, les gens du spectacle un public, Jésus voit des hommes dans leur identité, dans leur personnalité et dans leur souci.
Et sa réponse est l’enseignement.
Marc nous présente Jésus comme le Dieu qui se préoccupe des hommes, un Dieu qui aime les hommes. Il n’est pas ici question d’organiser une armée pour partir en guerre contre les mécréants, il n’est pas question de remonter les foules contre les juifs, il n’est pas question ni de force ni de domination. Dans très peu de temps, Jésus va se préoccuper de leur donner à manger.
Je ne peux m’empêcher de penser à toutes les foules que nous pouvons voir autour de nous, qui ont clairement perdu leur boussole, qui ne savent plus « à quel saint se vouer ». Des foules de migrants qui fuient, des foules de malades qui souffrent, des foules de drogués qui ne parviennent pas à s’en sortir, des foules de gens touchés par le chômage, des foules de gens abétifiés par la télévision…Jésus ne leur apporte pas une solution clefs en mains, il ne règle pas leur problème (même s’il va leur donner un souper plus tard, il n’y aura qu’un repas). Non Jésus « se met à leur enseigner beaucoup de choses ».
500 ans avant Jésus, Confucius aurait dit « quand un homme a faim, il vaut mieux lui apprendre à pêcher que lui donner un poisson », Jésus a fait les deux.