Toujours dans la cadre de la formation de la communauté, Marc passe du récit des paraboles aux miracles, des paroles de Jésus à ses actes. Et on commence par un bon petit miracle de tempête, dans lequel Jésus dort au fond de la barque, on le réveille, il parle aux flots et tout revient dans l’ordre. Les disciples ont peur devant un Jésus qui parle aux vents et aux vagues.
Dieu qui calme la tempête, c’est un classique biblique (Ps 107 par exemple). Cette histoire est presque mot à mot celle de Jonas qui dort au fond du bateau ; la suite est un peu différente cependant puisque ses équipiers le balancent à la mer et que c’est cela qui calme la tempête. Dans notre cas, Jésus reste au sec.
Ce qui est intéressant me paraît être la discussion sur le bateau : la façon dont les disciples rouspètent en trouvant que Jésus n’a pas le droit de dormir alors que tout fout le camp. Et celle de Jésus qui leur demande où est passée leur foi.
Les disciples ont peur, et pas qu’à cause de la tempête : ils ont peur parce qu’ils passent de leur rive du côté juif vers des terres un peu moins connues, celles de païens de tradition grecque. Comme les disciples de Marc ont peur, parce qu’à Rome, Néron est en train d’organiser leur persécution. Et comme tant de chrétiens ont eu peur avant nous, et qui comme nous bien souvent ont râlé après Jésus en lui disant « mais qu’est-ce que tu fous ? »
Et ce triste constat de Jésus : « où est passée votre foi ? ». De toute évidence les paraboles n’ont pas été suffisantes, les disciples ont perdu leur foi au premier coup de vent.
Et ce n’est pas demain que vous me ferez monter sur un bateau !