Contrairement aux Sadducéens, les pharisiens étaient assez souples sur le sens du Sabbat en cas de risque de mort ; mais dans cette controverse, les évangélistes insistent bien sur le fait que ce malade ne court aucun risque vital, il n’y a aucune urgence. S’il n’y a pas d’urgence, alors une guérison même miraculeuse est considérée comme un travail, d’où la controverse.
Et Jésus d’insister : faire le bien ou faire le mal le jour du Sabbat ? Jésus donne clairement priorité au sens de l’amour, l’amour de l’homme passe avant le respect de la loi des hommes. On remarquera que Jésus prend soin de ne pas toucher l’homme, comme ce sera fait lors d’autres guérisons ; Jésus est à la limite, il ne fait pas d’acte médical au sens propre du terme, le texte dit bien : sa main fut guérie, en employant la passif. Cela sera inutile, les pharisiens réagiront de la même façon à la provocation.
Pour ceux qui sont intéressés par l’aspect psychologique, il convient de noter que ce que fait Jésus est de remettre un pauvre type en selle : alors qu’il devait être à mendier dans un coin de la synagogue, Jésus le fait se relever et lui demande de placer au milieu de la pièce, en pleine lumière, de telle façon que tous-ceux qui détournaient les yeux soient obligés de le voir en face. Nous l’avons déjà vu, et nous le reverrons souvent : dans les guérisons que fait Jésus, il y a presque toujours un aspect psychologique très fort.
Jésus guérit l’âme autant que le corps. Ou plus exactement, c’est en guérissant son âme que l’homme reprend confiance et se guérit lui-même. Vous avez dit psychosomatique ?
Oui, peut-être.