Ce passage est une copie presque intégrale de Marc 1, 21-28. Luc, qui est médecin et annonce à Théophile qu’il va se montrer particulièrement objectif et rigoureux dans sa manière de nous conter les choses, nous présente Jésus comme étant avant tout un super-rabbin, exactement comme nous le décrira Matthieu.
Dès le départ il est un homme que les juifs admirent dans la synagogue ou sur les places : il est l’homme qui connaît les textes, qui les comprend et qui sait parfaitement bien les expliquer au peuple. Et tout cela sans prendre les manières insupportables des scribes et des pharisiens, sans jouer les savants. Il sait combiner l’autorité divine avec la simplicité humaine, et c’est pourquoi les gens l’aiment.
A sa parole, il sait ajouter des guérisons et un certain nombre d’exorcismes, ce qui vient bien-entendu renforcer l’admiration que le peuple a pour lui. Comme nous l’avons souvent vu, les démons savent qui est Jésus en réalité, ils sentent bien son appartenance au monde divin ce qui le distingue des autres scribes et pharisiens. Et les démons qui habitent certaines personnes n’hésitent pas à clamer sa nature divine, ce que Jésus ne souhaite pas car il privilégie l’approche humaine pour convaincre le peuple. Alors il doit les faire taire.
La tentation du démon n’est pas que pour nous, Satan tente Jésus aussi, et pas qu’au désert : vas-y, dis qui tu es, dis que tu es Dieu et que tu viens interférer dans notre vie !
Jésus aurait avouer sa nature divine dès le départ, cela aurait-il changé quelque chose ? Pas certain. Car c’est bien en tant qu’homme que les gens vont l’aimer.