Aujourd’hui l’Eglise fête Notre-Dame des Douleurs. Les sept Douleurs, dans l'ordre chronologique :
Marie entend la prophétie du saint vieillard Siméon, dans le Temple ; elle vit la fuite en Égypte ; elle recherche avec saint Joseph, durant trois jours, l'enfant Jésus et le trouve dans le Temple ; elle rencontre Jésus portant sa croix et échange un regard avec lui alors qu'il monte au Calvaire ; elle est debout, silencieuse, au pied de la croix. Elle regarde Jésus crucifié et suit son agonie ; elle reçoit dans ses bras Jésus mort, descendu de la croix ; elle assiste à l'ensevelissement de Jésus et à sa mise au tombeau.
Marie a rapidement pris la place de la « mater dolorosa » qu’on trouve un peu partout dans les civilisations antiques : Isis pleurant Osiris, Hécube pleurant ses fils morts au siège de Troie, Andromaque, Niobé dont les enfants sont tués par Apollon et Artémis, etc…
Je me permet de vous redonner les paroles du Stabat Mater, une prière du 13ème siècle que l’on retrouvera chantée dans de nombreuses œuvres de musique classique :
Elle se tenait, dans la douleur, près de la croix, en larmes, tandis que son Fils était suspendu. Âme gémissante, triste et dolente, qu’un glaive traversa. Ô que triste et affligée, fut cette femme bénie, Mère du Fils Unique ! Elle gémissait et se lamentait, la tendre Mère en voyant les souffrances de son célèbre Fils. Quel est l’homme qui ne pleurerait s’il voyait la Mère du Christ dans un si grand supplice ? Qui pourrait ne pas s’affliger contemplant la mère du Christ souffrant avec son Fils ?
Pour toutes les fautes humaines, elle vit Jésus dans la peine et sous les fouets meurtri. Elle vit l'Enfant bien-aimé mourir tout seul, abandonné, et soudain rendre l'âme. Ô Mère, source d'amour, fais-moi sentir la force de ta douleur que je pleure avec toi. Fais que brûle mon cœur dans l'amour du Christ mon Dieu : et ne cherche qu'à lui plaire. Sainte Mère, fais cela grave les plaies du Crucifié en mon cœur très fortement. De ton Fils blessé, qui daigna souffrir pour moi partage avec moi les tourments. Donne-moi de pleurer tendrement avec toi, de compatir au Crucifié, au long de mon existence ! Près de la croix, avec toi rester et m'associer avec toi, dans le deuil, voilà mon désir. Vierge des vierges, toute pure, Ne me sois pas défavorable ; fais que je me lamente avec toi. Donne-moi de porter la mort du Christ, fais-moi l’associé de sa passion, et le gardien de ses plaies. Laisse-moi être blessé de ses plaies, m’enivrer de la croix et du sang de ton Fils. Contre les flammes dévorantes par toi, Vierge, que je sois défendu au jour du jugement. Ô Christ, à l'heure de partir, puisse ta Mère me conduire à la palme de la victoire. À l'heure où mon corps va mourir, fais que soit donnée à mon âme la gloire du paradis.