On a l’habitude de faire des béatitudes un des grands textes de l’enseignement de Jésus ; on pense en effet que Jésus a effectivement cité quelques-unes des béatitudes, surtout celles concernant la pauvreté et la tristesse, ainsi que celle sur la persécution. Elles ne constituent que la 1ère partie du long discours dans la plaine qui ne se termine qu’au verset 7.1.
En fait les béatitudes font partie de la tradition littéraire de l’AT : on en trouve dans de nombreux textes, Psaumes, Proverbes et diverses sagesses. Elles sortent toutes de la source Q, Matthieu et Luc ayant pioché à peu près les mêmes, mais chacun ayant fait son propre développement : Luc va insister sur la pauvreté financière et Matthieu sur la pauvreté théologique, celle du cœur.
L’intérêt du v.17 est de nous positionner dans une grande plaine bien différente des bords du lac, qui va nous rappeler le désert au pied du mont Sinaï. Jésus, en nouveau Moïse, qui proclame la loi de Dieu.
Le texte est simple à comprendre mais il convient de faire quelques remarques :
Les disciples ne sont pas décrits comme heureux, il n’y a aucun message de moralité, seulement un avertissement pour les jours qui viennent, sans aucun esprit revanchard.
Ensuite, Jésus ne promet pas de rectifier la situation de suite, il ne doit pas aux pauvres qu’ils vont être riches maintenant. Ce qu’il annonce est que les hommes malheureux bénéficient de toute la considération de Dieu et que leur situation sera meilleure dans le Royaume.
Mais on ne peut pas lire non plus qu’il dit au peuple qui écoute : soyez pauvres, ayez faim pour avoir droit à la considération de Dieu. Il n’y a aucune invitation à la pauvreté ; il n’y a que le constat de ce que Dieu aime ceux qui souffrent.
Ce qui importe est la fidélité à Dieu. Luc part du principe que si un homme est riche ou repus, c’est qu’il n’a pas fait preuve de générosité ; qu’un homme heureux ne s’est pas suffisamment ouvert au malheur de son prochain ; qu’un homme qui sait jouer de l’opinion des autres pour qu’on dise du bien de lui n’est pas celui qui défend ardemment la parole du Christ.
Beaucoup d’exégètes ont travaillé à la comparaison des béatitudes de Luc et de Matthieu ; cela ne sert pas beaucoup. Le message de Luc est clair : celui qui se bat pour la parole de Dieu souffre, et cette souffrance sera récompensée par Dieu. C’est en fait un message tout-à-fait eschatologique qui doit nous préparer au jugement dernier. Le rapport au prophètes en est la preuve.
Descendant avec eux, il s’arrêta sur un endroit plat avec une grande foule de ses disciples et une grande multitude du peuple de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon ; Alors, levant les yeux sur ses disciples, Jésus dit :
« Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim maintenant : vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant : vous rirez.
Heureux êtes-vous lorsque les hommes vous haïssent, lorsqu’ils vous rejettent et qu’ils insultent et proscrivent votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme. Réjouissez-vous ce jour-là et bondissez de joie, car voici, votre récompense est grande dans le ciel ; c’est en effet de la même manière que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais malheureux, vous les riches : vous tenez votre consolation.
Malheureux, vous qui êtes repus maintenant : vous aurez faim. Malheureux, vous qui riez maintenant : vous serez dans le deuil et vous pleurerez.
Malheureux êtes-vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous : c’est en effet de la même manière que leurs pères traitaient les faux prophètes.
Commentaire
On a l’habitude de faire des béatitudes un des grands textes de l’enseignement de Jésus ; on pense en effet que Jésus a effectivement cité quelques-unes des béatitudes, surtout celles concernant la pauvreté et la tristesse, ainsi que celle sur la persécution. Elles ne constituent que la 1ère partie du long discours dans la plaine qui ne se termine qu’au verset 7.1.
En fait les béatitudes font partie de la tradition littéraire de l’AT : on en trouve dans de nombreux textes, Psaumes, Proverbes et diverses sagesses. Elles sortent toutes de la source Q, Matthieu et Luc ayant pioché à peu près les mêmes, mais chacun ayant fait son propre développement : Luc va insister sur la pauvreté financière et Matthieu sur la pauvreté théologique, celle du cœur.
L’intérêt du v.17 est de nous positionner dans une grande plaine bien différente des bords du lac, qui va nous rappeler le désert au pied du mont Sinaï. Jésus, en nouveau Moïse, qui proclame la loi de Dieu.
Le texte est simple à comprendre mais il convient de faire quelques remarques :
Les disciples ne sont pas décrits comme heureux, il n’y a aucun message de moralité, seulement un avertissement pour les jours qui viennent, sans aucun esprit revanchard.
Ensuite, Jésus ne promet pas de rectifier la situation de suite, il ne doit pas aux pauvres qu’ils vont être riches maintenant. Ce qu’il annonce est que les hommes malheureux bénéficient de toute la considération de Dieu et que leur situation sera meilleure dans le Royaume.
Mais on ne peut pas lire non plus qu’il dit au peuple qui écoute : soyez pauvres, ayez faim pour avoir droit à la considération de Dieu. Il n’y a aucune invitation à la pauvreté ; il n’y a que le constat de ce que Dieu aime ceux qui souffrent.
Ce qui importe est la fidélité à Dieu. Luc part du principe que si un homme est riche ou repus, c’est qu’il n’a pas fait preuve de générosité ; qu’un homme heureux ne s’est pas suffisamment ouvert au malheur de son prochain ; qu’un homme qui sait jouer de l’opinion des autres pour qu’on dise du bien de lui n’est pas celui qui défend ardemment la parole du Christ.
Beaucoup d’exégètes ont travaillé à la comparaison des béatitudes de Luc et de Matthieu ; cela ne sert pas beaucoup. Le message de Luc est clair : celui qui se bat pour la parole de Dieu souffre, et cette souffrance sera récompensée par Dieu. C’est en fait un message tout-à-fait eschatologique qui doit nous préparer au jugement dernier. Le rapport au prophètes en est la preuve.
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