On dira de la parabole du semeur qu’elle est la mère de toutes les paraboles : on la retrouve en effet chez les 3 synoptiques. La version de Luc correspond tout-à-fait à celle de Matthieu, tout en insistant un peu moins sur l’endurcissement des prêtres juifs. Le schéma est celui de l’exégèse juive : la parabole, pourquoi avoir choisi de parler par parabole, la signification de la parabole. Si chez Matthieu l’enjeux est de montrer qu’il faut supporter de très nombreux échecs avant de connaître le succès, chez Luc on est plus sur le rôle du diable et le temps nécessaire pour obtenir une vraie foi. L’objectif est d’étudier les différentes acceptations de la Parole.
À une liste de situations agricoles va correspondre une liste de situations de l’acceptation par l’homme de la parole. On remarquera quand même que ce n’est jamais la faute du semeur si cela ne marche pas.
On a donc le groupe des incrédules qui correspond au bord du chemin. Il n’y a pas grand-chose à faire, on ne peut changer la nature du terrain ni éloigner les oiseaux. L’adversaire est le diable qui vient voler la Parole pour empêcher que l’homme ne connaisse la foi et le salut.
On a le groupe des faibles qui correspond au grain tombé sur de la pierre. La tentation est pour tous d’en arriver à renier sa foi.
Le groupe des étouffés (par des préoccupations égocentriques, par la richesse ou par les plaisirs de la vie) sont ceux qui manquent de persévérance.
Le dernier groupe est celui du succès, ceux qui entendent, qui retiennent et qui mettent en œuvre.
Outre l’identification des divers groupes humains en fonction de leur acceptation de la parole, on a bien la notion du temps nécessaire pour faire un bon chrétien. Il semble que tout soit affaire de chance et de persévérance.
Le paragraphe central sur lequel s’articule le texte entre la parabole et son explication, est celui de la scission du peuple d’Israël. Les chrétiens ont une place particulière car ils ont eu la chance de bénéficier du don de la foi de la part de Dieu, ils connaissent les secrets du Royaume et sont capables d’adapter leur attitude ; les autres ne sont pas capables de comprendre.
Matthieu et Marc vont utiliser un passage d’Esaïe 6.9 Il dit : « Va, tu diras à ce peuple : Ecoutez bien, mais sans comprendre, regardez bien, mais sans reconnaître. Engourdi le cœur de ce peuple, appesantis ses oreilles, colle-lui les yeux ! Que de ses yeux il ne voie pas, ni n'entende de ses oreilles ! Que son cœur ne comprenne pas ! Qu'il ne puisse se convertir et être guéri ! » C’est un passage très particulier dans lequel Dieu, qui vient de décider la mise en place de sanctions pour son peuple à cause de son endurcissement, envoie Esaïe raconter des salades au peuple pour être sûr qu’il ne change pas d’avis en cours de route, car Dieu n’aurait pas le temps de suspendre sa punition. Luc va tronquer le passage d’Esaïe pour probablement laisser l’opportunité au peuple de se convertir. Ce que ne feront ni Marc ni Matthieu qui vont garder l’original.
Comme une grande foule se réunissait et que de toutes les villes on venait à lui, il dit en parabole :
Le semeur est sorti pour semer sa semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; on l’a piétiné et les oiseaux du ciel ont tout mangé. D’autre grain est tombé sur la pierre ; il a poussé et séché, faute d’humidité. D’autre grain est tombé au milieu des épines ; en poussant avec lui, les épines l’ont étouffé.
D’autre grain est tombé dans la bonne terre ; il a poussé et produit du fruit au centuple. » Sur quoi Jésus s’écria : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »
Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole.
Il dit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu ; mais pour les autres, c’est en paraboles, pour qu’ils voient sans voir et qu’ils entendent sans comprendre.
Et voici ce que signifie la parabole : la semence, c’est la parole de Dieu.
Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés.
Ceux qui sont sur la pierre, ce sont ceux qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent ; mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.
Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui entendent et qui, du fait des soucis, des richesses et des plaisirs de la vie, sont étouffés en cours de route et n’arrivent pas à maturité.
Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole dans un cœur loyal et bon, qui la retiennent et portent du fruit à force de persévérance.
Commentaire
On dira de la parabole du semeur qu’elle est la mère de toutes les paraboles : on la retrouve en effet chez les 3 synoptiques. La version de Luc correspond tout-à-fait à celle de Matthieu, tout en insistant un peu moins sur l’endurcissement des prêtres juifs. Le schéma est celui de l’exégèse juive : la parabole, pourquoi avoir choisi de parler par parabole, la signification de la parabole. Si chez Matthieu l’enjeux est de montrer qu’il faut supporter de très nombreux échecs avant de connaître le succès, chez Luc on est plus sur le rôle du diable et le temps nécessaire pour obtenir une vraie foi. L’objectif est d’étudier les différentes acceptations de la Parole.
À une liste de situations agricoles va correspondre une liste de situations de l’acceptation par l’homme de la parole. On remarquera quand même que ce n’est jamais la faute du semeur si cela ne marche pas.
On a donc le groupe des incrédules qui correspond au bord du chemin. Il n’y a pas grand-chose à faire, on ne peut changer la nature du terrain ni éloigner les oiseaux. L’adversaire est le diable qui vient voler la Parole pour empêcher que l’homme ne connaisse la foi et le salut.
On a le groupe des faibles qui correspond au grain tombé sur de la pierre. La tentation est pour tous d’en arriver à renier sa foi.
Le groupe des étouffés (par des préoccupations égocentriques, par la richesse ou par les plaisirs de la vie) sont ceux qui manquent de persévérance.
Le dernier groupe est celui du succès, ceux qui entendent, qui retiennent et qui mettent en œuvre.
Outre l’identification des divers groupes humains en fonction de leur acceptation de la parole, on a bien la notion du temps nécessaire pour faire un bon chrétien. Il semble que tout soit affaire de chance et de persévérance.
Le paragraphe central sur lequel s’articule le texte entre la parabole et son explication, est celui de la scission du peuple d’Israël. Les chrétiens ont une place particulière car ils ont eu la chance de bénéficier du don de la foi de la part de Dieu, ils connaissent les secrets du Royaume et sont capables d’adapter leur attitude ; les autres ne sont pas capables de comprendre.
Matthieu et Marc vont utiliser un passage d’Esaïe 6.9 Il dit : « Va, tu diras à ce peuple : Ecoutez bien, mais sans comprendre, regardez bien, mais sans reconnaître. Engourdi le cœur de ce peuple, appesantis ses oreilles, colle-lui les yeux ! Que de ses yeux il ne voie pas, ni n'entende de ses oreilles ! Que son cœur ne comprenne pas ! Qu'il ne puisse se convertir et être guéri ! » C’est un passage très particulier dans lequel Dieu, qui vient de décider la mise en place de sanctions pour son peuple à cause de son endurcissement, envoie Esaïe raconter des salades au peuple pour être sûr qu’il ne change pas d’avis en cours de route, car Dieu n’aurait pas le temps de suspendre sa punition. Luc va tronquer le passage d’Esaïe pour probablement laisser l’opportunité au peuple de se convertir. Ce que ne feront ni Marc ni Matthieu qui vont garder l’original.
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