Ce passage de Luc est au beau milieu de nombreuses paraboles, et il est censé nous faire comprendre la mission de Jésus. C’est un texte plein de références bibliques : le feu du jugement dernier se trouve en Esaïe (voici en effet le Seigneur et c’est dans le feu qu’il vient) et en Ezéquiel 39,1. Que le messie apporterait la paix serait un discours de faux-prophète selon Jérémie (Ils disent tout va bien et rien ne va), quant aux disputes familiales on la trouve en Michée 7,6.
La transmission familiale fait partie de l’histoire des peuples, et aussi du peuple juif : le père transmet au fils métier et statut social, la mère transmet à la fille les savoirs de la vie, la sagesse familiale et les secrets de femme, la belle-mère transmet à la belle-fille les traditions de la famille alliée et la sauvegarde de l’identité.
Même si Luc est imprégné de cette tradition familiale, il veut montrer que le feu de l’amour que vient apporter Jésus va tordre le cou à ces habitudes ancestrales. Jésus apporte une nouvelle culture qui va s’opposer aux reflexes habituels transmis par les juifs. C’est le feu de l’amour contre le train-train de la tradition, c’est le nouveau monde qui vient heurter l’ancien, c’en est fini du vieux monde qui tue l’espérance.
Luc veut montrer que l’enseignement de Jésus ne peut pas s’adapter facilement à la tradition, c’est un enseignement qui dérange.