Nous voilà à un point central de l’évangile de Luc, celui du départ pour Jérusalem. N’oublions pas que cette montée à Jérusalem chez Luc démarre en 9,51 pour se terminer en 19,27 : il s’agit donc de la colonne vertébrale de l’évangile de Luc.
Dans le texte grec on trouve trois fois la notion du visage, dans le sens de la direction vers laquelle se tourne le nez de la personne quand elle marche : c’est donc avec résolution que s’engage Jésus sur le chemin de Jérusalem. Manque de chance, pour aller de la Galilée à la Judée, il faut traverser la Samarie. On sait qu’il y a eu un schisme entre juifs et Samaritains dans les années -500, ces derniers refusant en bloc les textes du Talmud et le pouvoir des rabbins ; leur lieu de culte est le mont Garizim et ils ne reconnaissent pas Jérusalem. La scène est simple : chez les Samaritains, on n’accueille pas un groupe de juifs qui se dirige vers Jérusalem. Les Samaritains ne sont pas spécialement fâchés avec les chrétiens, mais ils sont très fâchés avec les juifs. On se souvient que chez Matthieu 10,5, Jésus avait interdit aux juifs d’aller en Samarie et de se concentrer sur les brebis perdues d’Israël. Chez Luc, rien de tel, mais le résultat est le même.
En 2 Rois 1.10 « Mais Elie répondit au chef de cinquantaine : « Si je suis un homme de Dieu, que le feu descende du ciel et qu'il te dévore, toi et tes cinquante hommes ! » Le feu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes ».
En Esaïe 40.3 Une voix proclame : « Dans le désert dégagez un chemin pour le SEIGNEUR, nivelez dans la steppe une chaussée pour notre Dieu »
Ce voyage ne va pas être une partie de plaisir : il démarre mal, et Jésus prévient tout de suite qu’il n’usera pas de la puissance divine, qu’il fait le choix de la simple humanité.
On peut s’amuser du changement de personne : Au début, Jésus seul prend la route de Jérusalem, et à la fin, ils firent route vers un autre village, au pluriel.