Ce récit de Luc est une copie d’un passage du 1er livre des Rois (1R17, 23) dans lequel Élie ressuscite le fils de la veuve de Sarepta. Le jeune homme est sur son lit, Élie se couche 3 fois sur lui et il reprend vie : « il prit l’enfant, le descendit de la chambre haute et le donna à sa mère ». Ce qui place Jésus au niveau d’un grand prophète, car seule Élie et Elisée ont ressuscités des jeunes hommes. Il est intéressant de noter aussi que la résurrection que fait Élisée se passe dans la ville de Shounem qui est géographiquement proche de Naïn. Mais si les prophètes ont du s’y prendre à plusieurs reprises pour ressusciter leurs morts, Jésus lui, y parviendra du premier coup.
Pourquoi Luc nous raconte t’il ce miracle que les autres ignorent ? Pour Luc il est important de montrer l’ancrage dans l’histoire du peuple juif, et donc faire un pont entre les prophètes et Jésus (on se souvient de l’épisode de la transfiguration).
En termes littéraire, Luc est en train de monter l’argumentaire qui doit nous conduire en Lc 7,22, quand il fait répondre aux disciples de Jean : « les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ».
Ce n’est pas la première fois que l’on constate qu’en plus d’être médecin, Luc est aussi un bon écrivain. Son texte est parfaitement structuré (on se souvient sa rétroprojection de la pêche miraculeuse).
On remarquera que, contrairement au cas de Lazard, le jeune homme n’est pas dans un cercueil fermé, qu’il n’est pas au tombeau et qu’il ne sent pas encore. On pourrait donc supposer qu’il s’agit d’un miracle de ressuscitation ou de réanimation (le retour à la vie après une mort apparente) plus que d’une vraie résurrection qui suppose un nouveau corps. Soyons précis !