Le Notre-Père de Luc brille aussi par sa simplicité. Matthieu rajoutera « que ta volonté soit faite » et il détaillera Satan entre « ne nous expose pas à la tentation » et être délivré du « tentateur », ce qui reconnaissons-le, n’apporte pas grand-chose.
L’essentiel est en 3 points : la venue du règne de Dieu, la pain dont nous avons besoin, et la résistance au péché qui va de pair avec leur pardon.
On comprend que cette prière, Jésus lui-même la récitait. Ce qui veut dire que même Jésus, fils de Dieu, avait besoin de prier, en demandant les mêmes choses que nous pouvons demander aujourd’hui.
C’est un sujet qui m’interpelle : tout homme, je dis bien tout homme, croyant ou non-croyant, ressent le besoin de prier. Surtout quand il est dans la mouise, je vous l’accorde : on parle plus de supplication que de vénération, d’adoration ou de remerciement. Et Luc nous dira demain que la prière est efficace.
Sans entrer dans la discussion de l’efficacité de l’intervention divine en réponse à nos prières, il est certain que prier fait du bien, pour de multiples raisons : d’abord, cela occupe l’esprit, et en plus, la prière suggère que quelqu’un l’entende, un déni de solitude. Il est incontestable que la prière a un effet psychologique positif, car elle diffuse le stress et apporte le calme dont la personne a besoin.
Pour ce faire, il faut que la prière soit suffisamment courte pour qu’elle vienne naturellement, et qu’elle aille droit au but car dans ces moments de désespoir, on n’a pas beaucoup de patience.
Au regard de ces critères, on peut considérer que la simplicité du « pater » de Luc est en effet bienvenue.