Les 4 évangélistes relatant cet épisode, Luc sera celui qui en donnera le moins de détails. Il s’agit de redonner au Temple son rôle initial, celui d’une maison de prière.
Esaïe 56.7 « je les ferai jubiler dans la maison où l’on me prie »
Jérémie 7.11 « cette maison, la prenez-vous donc pour une caverne de bandits », une phrase plutôt centrée sur les mauvais comportements des fidèles de Dieu.
1 Rois 8, 30-40 « si le peuple célèbre ton nom, prie et te supplie dans cette maison…toi écoute depuis le ciel, pardonne le péché… »
C’est la première chose que fait Jésus en arrivant le jour même à Jérusalem : il va au Temple et jette les commerçants dehors, critique ce que les juifs ont fait de la maison de prières, dans laquelle on ne prie plus, mais dans laquelle on fait des holocaustes pour se protéger de la colère de Dieu.
Par rapport à Matthieu, Luc insiste que c’est bien l’ensemble du Sanhédrin qui en veut à Jésus, mais que le peuple juif, au contraire, est tout à l’écoute de son enseignement. Luc insiste beaucoup sur l’opposition entre le peuple et sa hiérarchie. Il est vrai que du temps de Luc, ce sont les chefs pharisiens qui ont décidé de la séparation d’avec les chrétiens ; les fidèles eux, sont restés cousins.
Dans la Genèse 22, on parle du sacrifice d’Isaac, quand Abraham va pour immoler son fils unique mais que l’ange de Dieu intervient au dernier moment et dit à Abraham de substituer son fils par un bélier. Dans les religions anciennes du Proche Orient, on recourait parfois au sacrifice humains ; on se souvient dans l’Exode du rachat des premiers nés. Cet épisode de la Genèse est fait pour montrer que dans la nouvelle religion des juifs, on n’immole plus les enfants, on sacrifie des animaux. Ce passage de l’évangile montre que dans la nouvelle religion des chrétiens, on n’a plus besoin d’immoler des animaux, prier Dieu suffit.
Le religion, comme le culte, sont en perpétuelle évolution, même si on peut la trouver un peu lente parfois. Question de repère sûrement.