Un passage tout-à-fait particulier de l’évangile de Jean qui clôt ainsi l’ouvrage (le chapitre 21 est un ajout tardif). Le sujet est la foi, le voir et le croire.
Nous avons 3 passages assez différents dans ce texte que seul Jean nous réserve.
Le premier est une apparition de Jésus ressuscité au milieu des disciples. Le fait que les portes soient verrouillées permet de soutenir sans douter qu’il s’agit bien là d’une apparition divine d’un nouveau style par rapport aux théophanies précédentes, celle-ci se fait en toute discrétion. Jésus qui donne l’Esprit Saint, nous sommes en fait très proches de la Pentecôte des Actes, sans les langues de feu certes. On se rappellera la création de l’homme par Dieu en Genèse 2,7 : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant ».
Le second passage est celui, bien connu, de Thomas qui soit dit en passant, ne touchera pas les stigmates de Jésus. Et même sans toucher, il deviendra un infatigable apôtre de Jésus pour évangéliser les Parthes, Les Mèdes, les Perses, jusqu’en Inde où il serait mort.
Et puis une conclusion en forme de kérygme : « des signes pour croire que Jésus est le fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom ». Des signes pour croire, et croire suffit à être sauvé, à pouvoir entrer dans la vie éternelle.
En quelques lignes, beaucoup de choses sont dites.
Tout d’abord Jean prend soin de préciser que les portes sont fermées lorsqu’apparait Jésus : celui-ci n’est plus le Jésus d’avant, il a changé de matérialité. Jésus se fait reconnaître par ses stigmates ; les disciples sont dans la joie. Jésus va souffler sur eux pour leur transmettre l’esprit : il y a besoin de l’Esprit Saint pour comprendre la résurrection et pour être capable d’aller la proclamer. Que les disciples soient maintenant dotés du droit de pardonner est le signe du passage effectif de l’Esprit Saint sur eux, ils sont devenus les représentants de Jésus comme Jésus était l’envoyé du Père.
Thomas faisait partie des apôtres, il est le disciple-absent. Il aurait dû croire ses amis, il aurait dû leur faire confiance, encore plus qu’un autre. Si Jean a écrit ce passage de Thomas, c’est parce qu’il faut préparer la communauté à l’absence de Jésus. Thomas va être le premier appelé à croire sans avoir vu, et il faut reconnaître que c’est un échec, assez mauvais signe pour la suite. On se souvient de Jean 4.48 « sans les signes, vous ne croirez donc jamais ». Quand il en aura fini avec son doute, Thomas sera le premier à appeler Jésus du nom de Dieu.
Que devons-nous penser de cet épisode final ? Il nous touche profondément bien-entendu, nous sommes tous un peu Thomas. On comprend que la foi n’a rien d’évident, même pour ceux qui ont passé du temps aux côtés de Jésus, de son vivant. Thomas ne touche pas, il est touché. On se souvient qu’il avait pourtant proclamé que sans toucher il ne croirait pas : il n’a pas touché mais il a cru quand même, et de quelle manière ! La foi n’est donc pas une question de preuves tangibles. La foi est dans l’écoute de la parole et dans l’action de l’Esprit.
Le doute est le propre de l’homme qui réfléchit ; le doute met notre foi à l’épreuve en la questionnant, il la purifie, il l’approfondit, il la fortifie. N’ayons donc pas peur du doute et sachons travailler pour lui répondre.
Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. »
Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie.
Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »
Cependant Thomas, l’un des Douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur répondit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas ! »
Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d’eux et leur dit : « La paix soit avec vous. »
Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ; avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de foi. »
Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu. »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. »
Jésus a opéré sous les yeux de ses disciples bien d’autres signes qui ne sont pas rapportés dans ce livre. Ceux-ci l’ont été pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour que, en croyant, vous ayez la vie en son nom.
Commentaire
Un passage tout-à-fait particulier de l’évangile de Jean qui clôt ainsi l’ouvrage (le chapitre 21 est un ajout tardif). Le sujet est la foi, le voir et le croire.
Nous avons 3 passages assez différents dans ce texte que seul Jean nous réserve.
Le premier est une apparition de Jésus ressuscité au milieu des disciples. Le fait que les portes soient verrouillées permet de soutenir sans douter qu’il s’agit bien là d’une apparition divine d’un nouveau style par rapport aux théophanies précédentes, celle-ci se fait en toute discrétion. Jésus qui donne l’Esprit Saint, nous sommes en fait très proches de la Pentecôte des Actes, sans les langues de feu certes. On se rappellera la création de l’homme par Dieu en Genèse 2,7 : « Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant ».
Le second passage est celui, bien connu, de Thomas qui soit dit en passant, ne touchera pas les stigmates de Jésus. Et même sans toucher, il deviendra un infatigable apôtre de Jésus pour évangéliser les Parthes, Les Mèdes, les Perses, jusqu’en Inde où il serait mort.
Et puis une conclusion en forme de kérygme : « des signes pour croire que Jésus est le fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom ». Des signes pour croire, et croire suffit à être sauvé, à pouvoir entrer dans la vie éternelle.
En quelques lignes, beaucoup de choses sont dites.
Tout d’abord Jean prend soin de préciser que les portes sont fermées lorsqu’apparait Jésus : celui-ci n’est plus le Jésus d’avant, il a changé de matérialité. Jésus se fait reconnaître par ses stigmates ; les disciples sont dans la joie. Jésus va souffler sur eux pour leur transmettre l’esprit : il y a besoin de l’Esprit Saint pour comprendre la résurrection et pour être capable d’aller la proclamer. Que les disciples soient maintenant dotés du droit de pardonner est le signe du passage effectif de l’Esprit Saint sur eux, ils sont devenus les représentants de Jésus comme Jésus était l’envoyé du Père.
Thomas faisait partie des apôtres, il est le disciple-absent. Il aurait dû croire ses amis, il aurait dû leur faire confiance, encore plus qu’un autre. Si Jean a écrit ce passage de Thomas, c’est parce qu’il faut préparer la communauté à l’absence de Jésus. Thomas va être le premier appelé à croire sans avoir vu, et il faut reconnaître que c’est un échec, assez mauvais signe pour la suite. On se souvient de Jean 4.48 « sans les signes, vous ne croirez donc jamais ». Quand il en aura fini avec son doute, Thomas sera le premier à appeler Jésus du nom de Dieu.
Que devons-nous penser de cet épisode final ? Il nous touche profondément bien-entendu, nous sommes tous un peu Thomas. On comprend que la foi n’a rien d’évident, même pour ceux qui ont passé du temps aux côtés de Jésus, de son vivant. Thomas ne touche pas, il est touché. On se souvient qu’il avait pourtant proclamé que sans toucher il ne croirait pas : il n’a pas touché mais il a cru quand même, et de quelle manière ! La foi n’est donc pas une question de preuves tangibles. La foi est dans l’écoute de la parole et dans l’action de l’Esprit.
Le doute est le propre de l’homme qui réfléchit ; le doute met notre foi à l’épreuve en la questionnant, il la purifie, il l’approfondit, il la fortifie. N’ayons donc pas peur du doute et sachons travailler pour lui répondre.
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