Ce passage est appelé le monologue de Jean et on ne peut le comprendre qu’en se plongeant dans le contexte du passage précédant (3.21-30). Dans l’évangile de Jean, Jésus ne démarre pas son activité publique après l’emprisonnement du Baptiste, comme les autres évangiles le laissent entendre. Dans son cas, il y a bien une activité parallèle des deux cousins qui baptisent et qui purifient chacun de leur côté, on dirait de nos jours que Jésus a quitté Jean Baptiste pour lui faire concurrence. Un disciple du baptiste s’en étonne et demande à son maître quel est son avis sur cette rivalité.
La réponse du Baptiste est de dire que seul l’agir divin peut expliquer le succès de Jésus, qu’il a toujours considéré celui-ci comme étant supérieur à lui, et qu’il ne fait que jouer le rôle de l’ami de l’époux un jour de noce.
Dans le monologue que nous lisons aujourd’hui, on retrouve un copié-collé du monologue de Jésus dans les passages que nous avons lus hier et le jour d’avant : la lumière et les ténèbres, voir et témoigner, l’envoyé de Dieu, le Père qui aime le Fils, celui qui croit a déjà la vie éternelle, celui qui ne croit pas et désobéit se condamne lui-même à la colère de Dieu.
L’objectif de ce passage est pour Jean de montrer qu’il n’y a pas de concurrence déloyale, qu’au contraire la prédication de Jean-Baptiste comme celle de Jésus ont été programmées par le Père, que Jean a été l’annonceur de Jésus et que comme l’ami de l’époux le soir de la noce, il va se retirer pour que l’époux prenne toute sa place.