Formidable passage dans lequel Marie Madeleine prend Jésus pour le jardinier ! On nous a privé de la course entre Pierre et Jean pour arriver au tombeau. Tous les spécialistes auront fait le lien avec ce passage du chapitre 3 du Cantique des Cantiques :
« Sur mon lit, au long de la nuit, je cherche celui que j'aime. Je le cherche mais ne le rencontre pas. Il faut que je me lève et que je fasse le tour de la ville ; dans les rues et les places, que je cherche celui que j'aime. Je le cherche mais ne le rencontre pas. Ils me rencontrent, les gardes qui font le tour de la ville : Celui que j'aime, vous l'avez vu ? ». Il était facile d’imaginer cette Marie-Madeleine en femme amoureuse et inquiète pour la dépouille de son aimé.
Au cours de l’histoire de l’église, on fera parfois confusion entre Marie de Magdala (notre Marie-Madeleine), Marie de Béthanie (la sœur de Marthe et de Lazare) et une femme pécheresse qui répand du parfum sur Jésus. Mais dernièrement, tout le monde pense qu’il s’agit de 3 personnages distincts. Luc nous dit qu’elle a été guérie de 7 démons et qu’avec Jeanne, la femme de Chouza, l’intendant d’Hérode, elles auraient subvenu aux besoins de la communauté des disciples. Ce qui est certain est que depuis sa guérison, elle accompagné Jésus au cours de sa passion, elle est avant tout une femme fidèle.
C’est Marie Madeleine qui a la première compris la résurrection, même si elle a eu du mal à distinguer le Jésus ressuscité. C’est elle que Jésus appelle de son nom et qui le reconnaitra. C’est elle aussi qui comprendra la mission que lui donne Jésus, celle d’informer les disciples.
Beaucoup de légendes pour celle dont on croit que les cendres reposent à Ephèse : elle serait venue en France à la Sainte Baume, mais aussi à Vézelay. On ne sait pas bien où se trouve Magdala car ce nom n’apparaît nulle-part dans les évangiles. Le talmud l’a placée sur la côte ouest du lac de Tibériade. Selon la tradition orthodoxe, elle serait venue annoncer la mort de Jésus à Tibère, et quand elle aurait parlé de sa résurrection, l’œuf qu’elle avait dans la main se serait teinté en rouge.
Elle aurait été l’épouse du Christ (spirituelle ?) selon certaines théories reprises par « la dernière tentation du Christ » et « Da Vinci code », car elle lui donne le nom de « Rabbouni » qui serait un terme particulièrement affectueux. Elle est certainement l’une des femmes la plus peinte de l’évangile (De la Tour, Caravage, Titien, etc…) et elle est souvent représentée sous les traits d’une prostituée orientale, ce qu’elle n’a probablement jamais été.
L’important est qu’elle pleurait. Comme le disait Reggiani, « quand on a dit je t’aime un jour, l’absence est la même ».