L’évangile de Jean nous raconte la constitution de l’équipe des premiers disciples d’une manière sensiblement différente des 3 autres évangiles synoptiques. Ce n’est pas Jésus qui appelle les disciples à le rejoindre au bord du lac de Tibériade, c’est Jean qui leur indique Jésus. Quant au Baptiste, qui ne semble pas considérer Jésus comme son cousin, il dit ouvertement avoir repéré Jésus à cause de la descente de la colombe qui lui avait été indiquée comme signe par Dieu. Il y a donc une logique qui est beaucoup plus compréhensible pour nous que cette histoire du « toi, suis-moi » dans laquelle tous les disciples laissent tomber leur besogne pour suivre un inconnu. On peut parier que la communauté johannique avait un peu tiqué sur la version officielle en cours dans l’église de Pierre et qu’ils ont veillé à rédiger un texte plus convaincant.
Concernant le terme « agneau de Dieu », il fait probablement référence à Moïse à cause d’un jeu de mots en hébreu sur le vocable du serviteur et de l’agneau. Il pourrait aussi faire référence au sang des linteaux qui aurait évité au peuple hébreu le châtiment divin en Exode 12.23
On remarquera que dans la version de Jean, le Baptiste est encore en vie puisque c’est lui-même qui passe le relais à Jésus, alors que dans le cas des synoptiques, Jésus démarre sa vie publique à l’annonce de l’emprisonnement de Jean. Ce qui est certain, dans un cas comme dans l’autre, est que la communauté des suiveurs du Baptiste (ou du moins un certain nombre d’entre eux) était très impliquée dans la constitution de la communauté johannique.
Nous verrons la suite demain, car dans cet évangile, la constitution de l’équipe prends deux jours. Mais on comprend bien le rôle de passeur de Jean et ce que voulait dire pour lui « aplanir les chemins »
Le lendemain, il voit Jésus qui vient vers lui et il dit : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
C’est de lui que j’ai dit : “Après moi vient un homme qui m’a devancé, parce que, avant moi, il était.”
Moi-même, je ne le connaissais pas, mais c’est en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser dans l’eau. »
Et Jean porta son témoignage en disant : « J’ai vu l’Esprit, tel une colombe, descendre du ciel et demeurer sur lui. Et je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau, c’est lui qui m’a dit : “Celui sur lequel tu verras l’Esprit descendre et demeurer sur lui, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint.”
Et moi j’ai vu et j’atteste qu’il est, lui, le Fils de Dieu. »
Commentaire
L’évangile de Jean nous raconte la constitution de l’équipe des premiers disciples d’une manière sensiblement différente des 3 autres évangiles synoptiques. Ce n’est pas Jésus qui appelle les disciples à le rejoindre au bord du lac de Tibériade, c’est Jean qui leur indique Jésus. Quant au Baptiste, qui ne semble pas considérer Jésus comme son cousin, il dit ouvertement avoir repéré Jésus à cause de la descente de la colombe qui lui avait été indiquée comme signe par Dieu. Il y a donc une logique qui est beaucoup plus compréhensible pour nous que cette histoire du « toi, suis-moi » dans laquelle tous les disciples laissent tomber leur besogne pour suivre un inconnu. On peut parier que la communauté johannique avait un peu tiqué sur la version officielle en cours dans l’église de Pierre et qu’ils ont veillé à rédiger un texte plus convaincant.
Concernant le terme « agneau de Dieu », il fait probablement référence à Moïse à cause d’un jeu de mots en hébreu sur le vocable du serviteur et de l’agneau. Il pourrait aussi faire référence au sang des linteaux qui aurait évité au peuple hébreu le châtiment divin en Exode 12.23
On remarquera que dans la version de Jean, le Baptiste est encore en vie puisque c’est lui-même qui passe le relais à Jésus, alors que dans le cas des synoptiques, Jésus démarre sa vie publique à l’annonce de l’emprisonnement de Jean. Ce qui est certain, dans un cas comme dans l’autre, est que la communauté des suiveurs du Baptiste (ou du moins un certain nombre d’entre eux) était très impliquée dans la constitution de la communauté johannique.
Nous verrons la suite demain, car dans cet évangile, la constitution de l’équipe prends deux jours. Mais on comprend bien le rôle de passeur de Jean et ce que voulait dire pour lui « aplanir les chemins »
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