La mort de Jésus

Passion selon St. Jean 19, 25-30
avril 16, 2025

Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas et Marie de Magdala.

Voyant ainsi sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Il dit ensuite au disciple : « Voici ta mère. » Et depuis cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

Après quoi, sachant que dès lors tout était achevé, pour que l’Ecriture soit accomplie jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif » ; il y avait là une cruche remplie de vinaigre, on fixa une éponge imbibée de ce vinaigre au bout d’une branche d’hysope et on l’approcha de sa bouche.

Dès qu’il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est achevé » et, inclinant la tête, il remit l’esprit.

Commentaire

Nous trouvons dans la version de Jean une situation assez différente des autres évangélistes : les femmes ne sont pas au loin mais au pied de la croix, et elles y sont avant même que Jésus ne meure. Elles vont l’assister. Ces 4 femmes (pour les 4 soldats) représentent les chrétiens.

La présence de Marie au pied de la croix est importante : d’une part elle va permettre à l’Eglise (et aux peintres) de développer le concept de la Vierge des douleurs (la Lacrimosa des requiem). On parle souvent de la Vierge des 7 douleurs (la parole de Syméon, la fuite en Egypte selon Matthieu, l’enfant perdu sur la route de Jérusalem, la montée au calvaire, l’attente au pied de la croix, la descente de la croix et l’ensevelissement de Jésus). L’expression latine Stabat Mater Dolorosa est bien connue de tous les amateurs de musique sacrée : « elle se tenait dans la douleur près de la croix, en larmes, tandis que son fils était suspendu ». C’est ainsi que Marie est devenue le modèle chrétien de la persévérance, en participant aux douleurs de son fils avec patience.

D’autre part, Jean va pouvoir replacer son disciple bien-aimé. Jésus chez Jean parle peu de sa mère, il ne l’appelle jamais par son prénom. Mais au moment de son départ, il va faire ce que tout bon juif se doit de faire en protégeant ses parents ; il ne convient pas qu’une femme reste seule (le pauvre Joseph n’est pas plus présent chez Jean que chez les autres), et il va en confier la responsabilité au fameux disciple bien-aimé. Par ce geste, l’évangile de Jean va donner plus d’importance à ce disciple qu’à Pierre, car il va devenir le représentant de Jésus décédé.

Les synoptiques vont aborder l’épisode de l’éponge imbibée de vinaigre (il s’agit plutôt de la piquette des militaires) sous la forme d’une aide donnée à un homme qui délire. Jean va nous présenter un Jésus qui commande encore, qui cherche à boire à la coupe, cette fameuse coupe qu’il se défend d’avoir voulu éloigner. Cela correspond d’ailleurs au Psaume 69 : « quand j’ai soif, ils me font boire du vinaigre » ; si l’hysope a bien le mérite de nous rappeler l’Exode 12.22 et le badigeonnage des linteaux de porte des juifs avec le sang de l’agneau pascal, ce n’est en revanche pas du tout un bois idéal pour maintenir une éponge près de la bouche de Jésus.

Les derniers mots du Christ ont toute une importance : chez Marc comme chez Matthieu, ce sera « pourquoi m’as-tu abandonné ? », chez Luc ce sera « entre tes mains je remets mon esprit » ; chez Jean cela devient « tout est achevé », la mission se termine, Jésus aura dirigé sa passion jusqu’au bout, il peut maintenant retourner à son père.

L’inclinaison de la tête est probablement un mouvement réflexe pour le crucifié qui meurt ; l’Eglise dira qu’il a penché la tête vers les femmes pour leur transmettre l’Esprit-Saint (il n’y aura pas de Pentecôte chez Jean, il faut bien transmettre l’Esprit Saint à l’Eglise).

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