Petit retour sur ces trois versets de Jean à l’occasion de la fête de la très Sainte Trinité : bizarre, on ne parle pas de l’Esprit dans ce texte, mais bon, c’est comme cela…Jean vient recadrer la vision juive du jugement dernier. Pour ceux-ci en effet, Dieu viendra sur terre et jugera chacun en fonction de ses péchés pardonnés ou pas. Et les hommes seront dirigés soit vers un paradis, soit vers le Shéol ou la Géhenne (chez les juifs point de purgatoire) …c’est pourquoi les juifs sont très soucieux de savoir si Jésus est un messie (envoyé) ou un juge.
Jean répond clairement à la question : Jésus est le fils envoyé par Dieu le Père, il n’est pas le juge de la fin du monde (le juge eschatologique). Pour Jean, la foi est uniquement de reconnaître dans la personne de Jésus l’identité du Fils de Dieu, et c’est la foi qui va permettre d’accéder à la vie éternelle, ou pas. Jean explique bien la différence entre le jugement et le salut : Jésus ne vient pas pour juger mais pour sauver.
Il est vrai que la notion de Salut est quelque peu complexe, qu’elle évolue dans le temps et qu’elle est peut-être adaptée à chacun. Mais quelle que soit la nature exacte du Salut, la seule manière de se l’approprier est de croire que Jésus est le fils de Dieu le Père.
Jean nous dit donc que ce n’est pas l’issue d’un jugement dernier qui va nous donner la vie éternelle, c’est tout simplement la fait d’accepter de croire en Jésus. N’oublions pas que pour Jean, la vie éternelle est la vie auprès de Dieu, ce qui n’a rien à voir avec une vie sans fin ni avec une vie toujours recommencée.
Jean nous dit ouvertement : il n’y aura pas de jugement dernier pour celui qui croit, il passera à côté de l’examen car il aura déjà sa carte d’accès à la vie éternelle, mieux encore, il sera déjà dans la vie éternelle. Mais il nous dit aussi que croire ou ne pas croire est un choix que chacun doit faire en son âme et conscience.
En ne croyant pas, l’homme se condamne lui-même à sombrer, probablement une chute abyssale de l’homme dans ses propres turpitudes et dans sa petite médiocrité.
On peut se demander : à la fin, a-t ’on vraiment le choix ?
Nous voilà un peu loin de la Sainte Trinité, mais enfin