Nous voici arrivés au beau milieu du Pentateuque, le 3ème livre. La Genèse nous a décrit la création et les premiers mouvements de l’humanité, l’Exode nous a montré le début de l’existence du peuple hébreu ; nous sommes géographiquement au pied du mont Sinaï, un bout de chemin a été fait avec la sortie d’Egypte et la traversée de la mer Rouge, mais nous sommes encore dans le désert, assez loin de la terre promise qui est plus au nord. Dans l’Exode, Dieu a défini la construction de la tente de la rencontre (un Temple portatif qui se déplace avec le peuple), nous avons assisté à sa mise en place, il est juste d’en connaître maintenant le mode d’emploi. Ce sera l’objectif principal du Lévitique.
Ce livre est un travail sacerdotal plus récent que l’Exode, on pense qu’il a été rédigé entre -522 et -486, sous le Règne de Darius en pleine occupation Perse. On va y trouver des indications détaillées sur les rites, sur les notions de pureté et de sainteté, mais aussi sur le rôle des prêtres. C’est un livre qui va être riche d’enseignements pour nous quant à la manière dont les juifs imaginaient leur relation à Dieu ; l’Eglise a donné beaucoup d’importance au Lévitique pour mettre en œuvre la notion de Jésus crucifié en sacrifice pour le pardon des péchés.
C’est aussi un livre identitaire pour le monde juif : en Exode 29, 42-46, Dieu annonce vouloir vivre au milieu de son peuple, et cette nouvelle proximité a des conséquences pour ces derniers : il leur faudra nourrir Dieu, il faudra une certaine exigence en matière de piété morale et rituelle, mais aussi des exigences en matière d’éthique et de vie sociale. Le Lévitique est une somme de prescriptions qui sont parfois un peu rudes à lire mais qui correspondent au fondement du judaïsme ; ce texte va profondément inspirer les Esséniens.
Dans les chapitres 1à 7, nous allons découvrir tous les types de sacrifice. La description des rituels n’est pas très importante en soi, ce qui l’est plus est de comprendre la raison de ces prescriptions et la difficulté de vivre dans la proximité de Dieu.
Les 3 premiers rituels que sont l’holocauste, l’offrande végétale et le sacrifice de communion sont des rituels pour plaire à Dieu, pour s’approcher de Lui ; les deux suivants seront destinés à obtenir son pardon.
Dans ce 1er passage nous allons voir le cas de l’holocauste de gros bétail (il y aussi les prescriptions pour le petit bétail et pour les oiseaux). Dans ce cas, l’animal approprié sera un taureau (il est plus facile de prendre un mâle car la femelle donne du lait et permet l’entretien du cheptel). Un animal parfait qui ne soit atteint d’aucun des problèmes cités en Lv 22, 17-25 : cécité, membre fracturé, mutilé, tuméfié, une peau impeccable, des membres bien proportionnés, des testicules intègres.
La 1ère phase (présentation à Dieu, imposition de la main et immolation par égorgement) est commune à tous les sacrifices de sang. L’animal se tient en face de la tente de la rencontre, tourné vers l’autel pour ne pas tourner le dos à Dieu.
La 2ème phase va être de récupérer le sang de la victime pour l’asperger sur l’autel ou en d’autres endroits. Dans ce cas précis de l’holocauste (brûler tout), l’animal est ensuite découpé et préparé pour brûler sur l’autel. C’est le parfum qui émane de cette combustion complète qui est supposée plaire à Dieu.