Après avoir vu les 3 sacrifices « au parfum agréable » que sont l’holocauste, l’offrande végétale et le sacrifice de communion, tous trois destinés à rendre un hommage gratuit et volontaire à Dieu, nous approchons maintenant les sacrifices d’absolution, que l’on appelle aussi les sacrifices « pour le péché ». Ce sont là en revanche des sacrifices obligatoires dès qu’un homme reconnaît avoir péché par mégarde, sans préméditation ; on entend par là avoir enfreint un des règlements négatifs de la Loi « tu ne feras pas ».
C’est dans cette catégorie que nous étudions aujourd’hui le sacrifice de séparation, appelé ainsi car il est indispensable pour l’homme qui vit en proximité de Dieu de se séparer rapidement de cet état de péché. Ce sacrifice est basé sur le modèle du sacrifice de communion, mais l’offrant ne garde rien à manger.
Il est amusant de constater que ces rites sont rangés par ordre d’importance décroissante du fautif : on commence par le grand-prêtre, on passe à la communauté, puis aux chefs des tribus (le prince d’aujourd’hui) et on termine par toute autre personne. Il s’agit dans tous les cas de péchés faits par mégarde. Le rite du sang va dépendre du rang du coupable, ainsi que le devenir de la carcasse (on apprendra plus loin qu’à l’exception du cas du grand-prêtre, ce sont les prêtres qui récupèrent la viande, rien pour l’offrant).
L’absolution paraît automatique, Dieu ne semble pas y jouer un rôle quelconque. L’absolution est réalisée par le rite du sang et la réintégration dans l’assemblée se fait par la combustion des graisses qui va renouer le lien avec Dieu. La fonction du rite du sang est aussi d’insister sur le rôle prépondérant du sanctuaire dans l’absolution du péché.
Le rite du sang est assez sophistiqué car il se passe dans le saint de la tente de la rencontre et sur son parvis, selon les cas, il est projeté sur l’autel de l’holocauste, sur l’autel des parfums, , contre le voile, vers le propiatoire, versé au pied de l’autel. Cette question du sang versé dans le Temple va se retrouver dans le rituel du grand-pardon (Yom Kippour), lorsque l’on va charger le bouc émissaire des péchés de l’année pour les faire sortir du Temple et les éloigner de la communauté. Le rite du sang transfère les péchés vers le pied de l’autel, il ne les détruit pas.
Quant à la fumée dégagée par la combustion de la graisse et des abats, elle rétablit la relation avec Dieu. Il y a donc un double mouvement, la séparation d’avec le péché et l’agrégation, le rapprochement avec Dieu.
Au chapitre 5, 1-13, les prêtres ajouteront la liste des péchés d’impureté.