Je voudrais aborder un dernier extrait du Lévitique qui ne paraît intéressant et conclure la lecture de ce livre, car les derniers chapitres ne me paraissent pas vraiment utiles.
Nos trois codes, celui de l’Alliance, celui du Lévitique et celui du Deutéronome, abordent la question du prêt entre frères juifs, et comparer les 3 textes est assez utile.
Première différence : de quel prêt parle-t-on ? En Exode, c’est du prêt d’argent ; dans le Lévitique, on parle en plus de nourriture et donc de logement ; dans le Deutéronome, on parle de tous types de prêts.
Exode 21,1-11 : Les esclaves sont des personnes acquises ou livrées pour payer des dettes, ce ne sont pas des prisonniers de guerre. Le traité est fait pour protéger le droit des familles et celui du mariage. Le texte va donc fixer les conditions de leur libération, la différence de traitement des serviteurs et des servantes. Il n’y a aucune motivation théologique dans le texte.
Deutéronome 15,13-23 (on pense qu’il a pu être écrit avant le passage équivalent du Lévitique) : un hébreu peut être esclave que pour une durée de 6 ans, on utilise le vocabulaire du frère, il y a égalité de traitement entre le serviteur et la servante, il existe une indemnité de fin de contrat. Le texte est motivé par l’expérience de la servitude en Egypte et la bénédiction de Dieu.
Lévitique 25,35-46 : il est maintenant interdit de prendre un frère comme esclave, il sera obligatoirement traité en salarié ou en résident. Le Judéen pauvre est lui-aussi considéré comme résident. On trouve l’importance de pouvoir recouvrer la possession de sa terre en année jubilaire. Mais surtout, cette version de la Loi est basée sur l’identité même de Dieu en rappel à l’Exode.
C’est sur cette étude comparée que nous allons quitter le lévitique. On comprend bien que même si la lecture peut être parfois un peu rébarbative, le fond du texte est lui assez simple. Dans la Genèse, Dieu crée le monde et l’humanité, et la regarde se développer dans la violence. Dans l’Exode, Dieu vient au secours de son peuple pour le libérer de l’esclavage de Pharaon : mais ce sera de la servitude au service de son Dieu. Dans le Lévitique, Dieu définit le modus-vivendi de son peuple quand il est au milieu d’eux, définit aussi le rôle des prêtres. La construction des interactions se fait sur la notion de sainteté à atteindre pour pouvoir côtoyer Dieu et j’insiste sur l’idée de la division de l’espace en cercles concentriques autour du sanctuaire.
Vivre auprès de Dieu n’est pas toujours facile, il faut en accepter les nombreuses contraintes qu’une telle proximité exige. Le Lévitique est donc un guide de savoir-vivre.
Si ton frère a des dettes et s’avère défaillant à ton égard, tu le soutiendras, qu’il soit un émigré ou un hôte, afin qu’il puisse survivre à tes côtés. Ne retire de lui ni intérêt ni profit ; c’est ainsi que tu auras la crainte de ton Dieu, et que ton frère pourra survivre à tes côtés.
Tu ne lui donneras pas ton argent pour en toucher un intérêt, tu ne lui donneras pas de ta nourriture pour en toucher un profit.
C’est moi, le SEIGNEUR, votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays d’Egypte pour vous donner le pays de Canaan, afin que, pour vous, je sois Dieu.
Commentaire
Je voudrais aborder un dernier extrait du Lévitique qui ne paraît intéressant et conclure la lecture de ce livre, car les derniers chapitres ne me paraissent pas vraiment utiles.
Nos trois codes, celui de l’Alliance, celui du Lévitique et celui du Deutéronome, abordent la question du prêt entre frères juifs, et comparer les 3 textes est assez utile.
Première différence : de quel prêt parle-t-on ? En Exode, c’est du prêt d’argent ; dans le Lévitique, on parle en plus de nourriture et donc de logement ; dans le Deutéronome, on parle de tous types de prêts.
Exode 21,1-11 : Les esclaves sont des personnes acquises ou livrées pour payer des dettes, ce ne sont pas des prisonniers de guerre. Le traité est fait pour protéger le droit des familles et celui du mariage. Le texte va donc fixer les conditions de leur libération, la différence de traitement des serviteurs et des servantes. Il n’y a aucune motivation théologique dans le texte.
Deutéronome 15,13-23 (on pense qu’il a pu être écrit avant le passage équivalent du Lévitique) : un hébreu peut être esclave que pour une durée de 6 ans, on utilise le vocabulaire du frère, il y a égalité de traitement entre le serviteur et la servante, il existe une indemnité de fin de contrat. Le texte est motivé par l’expérience de la servitude en Egypte et la bénédiction de Dieu.
Lévitique 25,35-46 : il est maintenant interdit de prendre un frère comme esclave, il sera obligatoirement traité en salarié ou en résident. Le Judéen pauvre est lui-aussi considéré comme résident. On trouve l’importance de pouvoir recouvrer la possession de sa terre en année jubilaire. Mais surtout, cette version de la Loi est basée sur l’identité même de Dieu en rappel à l’Exode.
C’est sur cette étude comparée que nous allons quitter le lévitique. On comprend bien que même si la lecture peut être parfois un peu rébarbative, le fond du texte est lui assez simple. Dans la Genèse, Dieu crée le monde et l’humanité, et la regarde se développer dans la violence. Dans l’Exode, Dieu vient au secours de son peuple pour le libérer de l’esclavage de Pharaon : mais ce sera de la servitude au service de son Dieu. Dans le Lévitique, Dieu définit le modus-vivendi de son peuple quand il est au milieu d’eux, définit aussi le rôle des prêtres. La construction des interactions se fait sur la notion de sainteté à atteindre pour pouvoir côtoyer Dieu et j’insiste sur l’idée de la division de l’espace en cercles concentriques autour du sanctuaire.
Vivre auprès de Dieu n’est pas toujours facile, il faut en accepter les nombreuses contraintes qu’une telle proximité exige. Le Lévitique est donc un guide de savoir-vivre.
Calendrier
Évangiles
Catégories
Intro
Avant-Propos
La foi c'est quoi?