Petite leçon d’humilité

Job 38, 1.12-21;40.3-5
octobre 4, 2024

Le SEIGNEUR répondit alors à Job du sein de l’ouragan et dit :

As-tu, un seul de tes jours, commandé au matin, et assigné à l’aurore son poste, pour qu’elle saisisse la terre par ses bords et en secoue les méchants ? La terre alors prend forme comme l’argile sous le sceau, et tout surgit, chamarré. Mais les méchants y perdent leur lumière, et le bras qui s’élevait est brisé.

Es-tu parvenu jusqu’aux sources de la mer, as-tu circulé au fin fond de l’abîme ? Les portes de la mort te furent-elles montrées ? As-tu vu les portes de l’ombre de mort ?

As-tu idée des étendues de la terre ? Décris-la, toi qui la connais tout entière.

De quel côté habite la lumière, et les ténèbres, où donc logent-elles, pour que tu les accueilles dès leur seuil et connaisses les accès de leur demeure ?

Tu le sais bien puisque tu étais déjà né et que le nombre de tes jours est si grand !

Job répondit alors au SEIGNEUR et dit : Je ne fais pas le poids, que te répliquerai-je ? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, je ne répondrai plus, deux fois, je n’ajouterai rien.

Commentaire

Un grand saut du chapitre 19 au chapitre 38. On a mis de côté une longue suite de récriminations et de complaintes sur l’injustice de Dieu, le fait que des scélérats soient appelés à vivre mieux et plus longtemps que certains justes, « Ma plainte se fait rebelle…si au moins je pouvais lui parler » (Jb 23.2), la nostalgie du temps d’avant (quand j’étais grand avec le Seigneur). L’arrivée d’un autre personnage, Elihou, va orienter le texte sur une approche très critique du comportement de Job, un sérieux rappel à l’ordre pour celui qui met en cause la justice divine.

Ici au chapitre 38, Dieu choisit d’intervenir au milieu du groupe pour remettre Job à sa place. « j’ai d’autres sujets bien plus importants que toi à traiter, qui es-tu pour rouspéter ? » Au chapitre 39, Dieu va faire remarquer à Job qu’il n’y connaît absolument rien en animaux sauvages…

Et Job d’accepter humblement son ignorance.

Job est en train d’essayer d’attirer l’attention de Dieu sur un point de justice personnelle, et Dieu lui répond qu’il n’a que des préoccupations de cosmos et d’animaux, son action est avant tout une action de création. Dieu qui commande à la mer et aux animaux est une figure classique du Proche Orient ancien au cours du 2ème millénaire avant JC. Les zones de chaos qui échappent au contrôle de l’homme sont dirigées par Dieu. S’il est bien dit dans ce texte que c’est Dieu qui met de l’ordre dans le chaos, rien n’est dit en revanche sur sa création de l’homme. Nous avons droit à une large description du bestiaire au chapitre 40, mais il semble que ces animaux soient soumis à Dieu et non à l’homme (Genèse1).

Selon le livre de Job, même si l’homme a un certain pouvoir sur la terre, la maîtrise du chaos et de l’ordre cosmique resteront pour toujours dans les mains de Dieu.

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