Dieu va maintenant peupler la terre. On se souvient qu’au 3ème jour, il avait fait deux choses : la terre et la végétation. Il va donc créer deux natures vivantes : les animaux terrestres et l’homme.
Une fois encore, concernant le monde animal, Dieu détermine les espèces : animaux sauvages, bestiaux et petites bêtes.
Et puis l’homme.
Avec cette première expression : « à notre image ». Il l’a réservée à l’homme ; un homme à l’image de Dieu ? Homme ou femme ? Dieu aurait-il un tête d’homme ? Dans les anciens textes de la Mésopotamie, le dieu habitait une statue, sa statue, et le roi bien souvent était le représentant de ce dieu. Il existe aussi un texte de -2.000 l’instruction à Merikaré, dans lequel l’homme est si bien fait qu’il ne pourrait être que l’image de Dieu, mais c’est une exception. L’auteur aurait-il voulu dire que Dieu allait habiter dans l’homme ? Il est vrai qu’en lui donnant l’ordre de dominer la terre et de la remplir, de se multiplier et de dominer tous les animaux, Dieu délègue à l’homme beaucoup de ses pouvoirs.
Dès le départ, Dieu veut que l’homme gouverne le monde animal, on a presque l’impression que c’est là sa fonction. Une fois de plus, Dieu délègue un peu de sa puissance à l’homme qu’il vient de créer. Comme pour les animaux, les hommes sont dotés d’un pouvoir de reproduction, et ils sont encouragés dans ce sens. Voilà qui peut expliquer d’une certaine manière l’opposition de l’Eglise au contrôle des naissances.
Il faut toutefois remarquer que Dieu s’adresse vraiment à l’homme ; s’il donne des ordres aux animaux terrestres, il est en revanche beaucoup plus bavard avec l’homme qu’avec les animaux : faut-il voir là un traitement de faveur ?
Il semblerait qu’en ce sixième jour Dieu ait pensé à tout : il a même divisé la nourriture entre les habitants de la terre : aux animaux l’herbe (l’herbe mûrissante est l’herbe à foin) et aux hommes, les céréales (l’herbe qui porte sa semence, l’épi) et les fruits. Il a donc partagé le monde végétal comme nourriture du monde animal terrestre.
Ce qui veut dire que tout en donnant l’ordre à l’homme de dominer le monde animal, il ne lui a pas donné la possibilité de le manger : il peut en faire des montures, des animaux de labour, des animaux de compagnie, mais l’homme de Genèse 1 est avant tout végétarien. Dieu a envisagé une vie de cohabitation pacifique entre l’homme et l’animal. De quoi conforter la vision écologiste de notre Église actuelle. Evidemment, il reste la question du lion…
Cette option d’homme végétarien nous confirme l’origine sacerdotale de ce passage : l’homme ne devait pas verser le sang des animaux, sauf en cas de sacrifice (ce fut un peu plus tard).
A la fin de cette journée bien chargée, Dieu se trouve TRÈS content de son boulot.