Les tables de la Loi

Nous voici donc parvenus à la fin du passage sur le code de L’alliance, qui je vous le rappelle, est parallèle aux codes du Lévitique (code de Sainteté) et au code Deutéronomique. Nous avons sauté la fin du chapitre 23 qui instituait la jachère, le sabbat, et autres interdictions d’idoles.

On comprends que le texte a été une fois de plus soumis à des remaniements puisque Moïse monte deux fois sans redescendre. Un certain nombre de points paraissent importants :

• Moïse est présenté comme le secrétaire, le rédacteur, l’écrivain (le graveur) de Dieu, du contrat avec Dieu. Encore une fois, il s’agit d’un accord construit sur le modèle des traités de vassalité du Proche Orient Ancien, traités mis par écrit, dont l’établissement se terminait par un repas.
• Nous avons ici deux plans d’actions : au pied de la montagne, l’autel construit par Moïse pour que les jeunes (normalement ce sont les prêtres) fassent des sacrifices et en haut de la montagne, la rencontre avec dieu.
• Il semblerait que dans ce texte, au moins 74 personnes aient vu Dieu (je vous rappelle qu’à l’époque, voir Dieu était la meilleure manière de mourir aussitôt. Or cette fois-ci, il semble que Dieu n’ait fait mourir personne, on peut ainsi dire que les représentants du peuple ont été épargnés.
• Cette phrase « le sang de l’alliance… » restera célèbre dans la liturgie. C’est pourtant le seul passage de la bible où le sang est aspergé sur le peuple (c’est normalement l’aspersion des prêtres).
• A la deuxième ascension avec Josué, Moïse reçoit les tables déjà rédigées.
• La réponse du peuple à la lecture de l’Alliance est unanime, et elle concerne la mise en œuvre, l’agir du peuple (ce qui est assez différent d’un sentiment : Dieu aime son peuple, la réciproque n’est pas exigée).

Un autre point de détail assez intéressant : le support des pieds du Seigneur en lazulite translucide : à l’époque, on imaginait le ciel comme une structure solide au-dessus de la terre, les hommes voient Dieu depuis le sol, ils se trouvent en fait sous le trône qui doit donc être translucide pour qu’ils puissent voir Dieu au travers de lui; sinon, il ne verraient rien, pas même ses pieds (on trouve une image semblable en Isaïe 66 avec le trône et le marchepied).

Quant à la vue de Moïse qui monte dans la nuée…on a peur qu’il se cogne la tête !