Fleuve de sang

Nous démarrons aujourd’hui l’étude des plaies d’Egypte qui doivent être considérées, je vous le rappelle, soit comme des signes pour amadouer Pharaon, soit comme des signes pour montrer à tous, au peuple et au pharaon, que le Dieu d’Israël est réellement le plus grand des dieux (c’est Dieu qui endurcit le cœur de Pharaon, ce qui va lui donner l’opportunité de montrer sa puissance).

Nous avons déjà vu un signe, puisqu’au chapitre précédent, Aaron avait jeté son bâton devenu serpent, mais il faut bien le considérer plutôt comme un signe introductif qu’une véritable plaie. Si certains pensaient que cet épisode est un exercice romanesque dépourvu d’un quelconque fil conducteur, qu’ils se détrompent : les plaies qui vont suivre sont agglomérées en 3 blocs de 3 plaies, la 1^ère de chacun des blocs débutant par la rencontre avec Pharaon le matin au bord du fleuve, le 2^ème étant une rencontre avec Pharaon sans aucun détail et il n’y a aucune rencontre préalable dans les 3èmes plaies.

Le fleuve de sang est un phénomène connu lors de la crue du Nil : les eaux qui sont chargées de limon deviennent rouge. Ce changement brutal d’acidité fait aussi mourir beaucoup de poissons dont les corps pourris sentent fortement. Bref il s’agit d’un phénomène naturel, mais d’un phénomène sérieux et heureusement assez éphémère car en Egypte, le Nil est la vie. On comprend donc en effet que les mages de Pharaon obtiennent le même résultat, car c’est bien l’ensemble du réseau hydrique qui est touché.

Le pharaon, lui, s’en fout, ce qui est tout-à-fait contradictoire avec la tradition de l’Egypte dans laquelle le Pharaon est le représentant de plusieurs dieux qui prend soin de son peuple.