Il existe un parallèle directe entre Deutéronome 5, 6-21 et Exode 20, 2-17, c’est bien des mêmes 10 commandements dont il s’agit ; pour mémoire, cette partie de l’Exode serait datée du début du 7ème Siècle (-800), alors que cette partie du Deutéronome date de la période retour d’exil (-520). Le fond est le même, la forme est assez différente et on va pouvoir constater l’évolution sociale de la pensée biblique.
Le discours du décalogue est constitué de 5 paires de commandements : l’adoration du Seigneur (1 et 2), le culte (3 et 4), la protection de la famille (5 et 7), la protection de l’individu (6 et 8) et enfin le prochain (9 et 10). Ces commandements viennent probablement des lois et des règles des clans.
L’exemple le plus frappant de différence se trouvent entre Ex 23.12 et Dt 5.14, ce dernier ayant souffert de plusieurs additions qui reflètent un changement de réalité sociale. Alors que la version de l’Exode ne parle que du 7ème jour, sans nommer le sabbat, et qu’il ne dirige celui-ci qu’au repos du bœuf, de l’âne, du fils de la servante et de l’étranger, la version deutéronomique est beaucoup plus complète. Elle désigne la sabbat tout d’abord, puis elle donne le repos à la maisonnée complète (le maître, son fils et sa fille, sa servante et son serviteur), elle passe ensuite aux animaux en incluant l’ensemble du bétail, puis à l’émigré enfin. Elle ajoute une dernière phrase pour insister sur l’égalité dans le repos du maître et de son personnel, ce qui démontre une réelle avancée sociale.
Si on compare Dt 5.15 avec Ex 20.11, on parle de la mémoire de l’esclavage en Egypte dans le Deutéronome, ainsi que de la sortie de cet esclavage grâce au Seigneur. Dans l’Exode, on parle de la mémoire du créateur et de son repos le 7ème jour. Le sujet du sabbat est identique, mais l’approche est assez différente
Si on y regarde bien, ce passage est composé de 3 sections : aux versets 5à 10, Dieu est à la 1ère personne, entre 11 et 16 il est à la 3ème personne et à partir du v.17, on ne parle plus de lui. On notera aussi qu’à part les v.12 et 16, tous les autres commandements sont négatifs, tout en trouvant dans ces commandements un effet positif pour le prochain. Ils concernent la relation à Dieu entre 7 et 11, puis la double relation à Dieu et au prochain en 12/15 puis seulement vers le prochain.
Il y a un parallèle entre l’esclavage en Egypte et le risque de devenir esclave des idoles.
On peut donc parler d’une certaine théologie de libération, tout comme d’une évolution en direction d’une égalité sociale.
Moi, je suis le SEIGNEUR ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison de servitude.
Tu n’auras pas d’autres dieux face à moi. Tu ne te feras pas d’idole, rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne les serviras pas, car moi, je suis le SEIGNEUR ton Dieu, un Dieu jaloux, poursuivant la faute des pères chez les fils et sur trois et quatre générations — s’ils me haïssent — mais prouvant sa fidélité à des milliers de générations — si elles m’aiment et gardent mes commandements.
Tu ne prononceras pas à tort le nom du SEIGNEUR ton Dieu, car le SEIGNEUR n’acquitte pas celui qui prononce son nom à tort.
Qu’on garde le jour du sabbat pour le sanctifier, comme le SEIGNEUR ton Dieu te l’a ordonné.
Tu travailleras six jours, faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c’est le sabbat du SEIGNEUR ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’émigré que tu as dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi.
Tu te souviendras qu’au pays d’Egypte tu étais esclave, et que le SEIGNEUR ton Dieu t’a fait sortir de là d’une main forte et le bras étendu ; c’est pourquoi le SEIGNEUR ton Dieu t’a ordonné de pratiquer le jour du sabbat.
Honore ton père et ta mère, comme le SEIGNEUR ton Dieu te l’a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que te donne le SEIGNEUR ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de rapt.
Tu ne témoigneras pas à tort contre ton prochain.
Tu n’auras pas de visées sur la femme de ton prochain. Tu ne convoiteras ni la maison de ton prochain, ni ses champs, son serviteur, sa servante, son bœuf ou son âne, ni rien qui appartienne à ton prochain. »
Commentaire
Il existe un parallèle directe entre Deutéronome 5, 6-21 et Exode 20, 2-17, c’est bien des mêmes 10 commandements dont il s’agit ; pour mémoire, cette partie de l’Exode serait datée du début du 7ème Siècle (-800), alors que cette partie du Deutéronome date de la période retour d’exil (-520). Le fond est le même, la forme est assez différente et on va pouvoir constater l’évolution sociale de la pensée biblique.
Le discours du décalogue est constitué de 5 paires de commandements : l’adoration du Seigneur (1 et 2), le culte (3 et 4), la protection de la famille (5 et 7), la protection de l’individu (6 et 8) et enfin le prochain (9 et 10). Ces commandements viennent probablement des lois et des règles des clans.
L’exemple le plus frappant de différence se trouvent entre Ex 23.12 et Dt 5.14, ce dernier ayant souffert de plusieurs additions qui reflètent un changement de réalité sociale. Alors que la version de l’Exode ne parle que du 7ème jour, sans nommer le sabbat, et qu’il ne dirige celui-ci qu’au repos du bœuf, de l’âne, du fils de la servante et de l’étranger, la version deutéronomique est beaucoup plus complète. Elle désigne la sabbat tout d’abord, puis elle donne le repos à la maisonnée complète (le maître, son fils et sa fille, sa servante et son serviteur), elle passe ensuite aux animaux en incluant l’ensemble du bétail, puis à l’émigré enfin. Elle ajoute une dernière phrase pour insister sur l’égalité dans le repos du maître et de son personnel, ce qui démontre une réelle avancée sociale.
Si on compare Dt 5.15 avec Ex 20.11, on parle de la mémoire de l’esclavage en Egypte dans le Deutéronome, ainsi que de la sortie de cet esclavage grâce au Seigneur. Dans l’Exode, on parle de la mémoire du créateur et de son repos le 7ème jour. Le sujet du sabbat est identique, mais l’approche est assez différente
Si on y regarde bien, ce passage est composé de 3 sections : aux versets 5à 10, Dieu est à la 1ère personne, entre 11 et 16 il est à la 3ème personne et à partir du v.17, on ne parle plus de lui. On notera aussi qu’à part les v.12 et 16, tous les autres commandements sont négatifs, tout en trouvant dans ces commandements un effet positif pour le prochain. Ils concernent la relation à Dieu entre 7 et 11, puis la double relation à Dieu et au prochain en 12/15 puis seulement vers le prochain.
Il y a un parallèle entre l’esclavage en Egypte et le risque de devenir esclave des idoles.
On peut donc parler d’une certaine théologie de libération, tout comme d’une évolution en direction d’une égalité sociale.
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