Prenons l’opportunité de ce court passage de Luc pour faire un point sur la place de la femme dans le vie de Jésus.
Luc nous parle ici de 3 femmes (qui font probablement le pendant aux 3 apôtres majeurs Pierre, Jacques et Jean). Il nomme Marie-Madeleine, Jeanne et Suzanne.
Marie-Madeleine est la seule qui soit présente dans tous les évangiles ; on l’a un temps mélangée avec la Marie de Béthanie (la sœur de Lazare et de Marthe) et avec la femme pécheresse que Jésus ne condamne pas chez Luc, mais il semble que maintenant on les distingue. Elle aurait été habitée par 7 démons, mais le chiffre est trop beau pour être vrai ; il n’empêche que Luc nous présente ces 3 femmes comme ayant été « guéries » par Jésus.
Jeanne serait la femme d’un certain Chouza qui serait au service d’Hérode (quel poste exactement on ne le sait pas). Elle n’est nommée que par Luc. Elle est considérée par l’Eglise Orientale comme Jeanne la Myrophore, car elle portait les ingrédients pour embaumer le corps du Christ. On aurait fait un amalgame avec Junia des Actes des Apôtres.
Suzanne enfin, dont on ne sait rien.
Luc nous parlera en Lc 24.10 de Marie de Jacques, cad en fait la femme de Cléophas et la mère de Jacques le Mineur (ou le petit) et de Joseph (appelé aussi José).
Marc et Matthieu nous parleront aussi d’une Marie Salomé (ou Salomé) qui serait la femme de Zébédée et donc la mère des fils de Zébédée (Jacques le majeur et Jean).
Ce groupe de 5 femmes constitue ce que l’Eglise appelle les « saintes femmes », cad celles qui sont intervenues dans la vie de Jésus, que ce soit en cours d’histoire (comme Marie-Madeleine), ou observant la mise à mort du Christ, ou gardant le tombeau, ou apportant les ingrédients pour embaumer son corps, en trouvant le tombeau vide et en courant informer les autres disciples. On peut constater que chez Jean comme chez les autres, Jésus adresse souvent la parole aux femmes, sans montrer une quelconque gêne ni même une éventuelle supériorité. Si on a peu de détails sur ces femmes, c’est parce qu’elles n’ont pas beaucoup d’importance dans la société de Jésus. Certains ont été jusqu’à imaginer une idylle entre Jésus et Marie-Madeleine, une hypothèse assez hasardeuse. Bref, on ne peut pas considérer, sur la base des évangiles, que Jésus ait été un tant soit peu « machiste ».
C’est à son départ que les choses vont se dégrader, quand il va falloir organiser la communauté chrétienne. Il semble que Luc ait un temps envisagé que les femmes puissent avoir un rôle de prédication (1 Co 11.5), mais cette option s’est avérée vaine : aux hommes la prédication, aux femmes les choses de la vie communautaire. Et sous cette appellation de vie communautaire, se trouvent à la fois la gestion des finances, des repas et de la propreté. Il convient de noter que chez Luc, ces femmes sont plutôt de la bonne société, et les recherches historiques montrent qu’en effet, il y a avaient de nombreuses femmes veuves pour prêter un lieu de rassemblement aux premières communautés chrétiennes.
Si les hommes s’occupaient de répandre le message, les femmes montraient en plus de leur tâches domestiques certaines compétences dans les activités de guérison et dans l’hospitalité des gens malades.
On arrive donc à la conclusion que Jésus considéraient les femmes sur un pied d’égalité avec les hommes (souvenons-nous de la Samaritaine, de Marthe et de Marie), faisant souvent preuve d’une certaine affection, et c’est la société dans laquelle évoluaient les premières communautés chrétiennes qui a confiné les femmes dans leur rôle marginal.
Et j’en veux beaucoup à l’Eglise de Rome de les avoir enfermées dans le concept de la diaconie et de ne pas avoir compris que la société, elle, a évolué. Et si vous parlez aux prêtres, ce que j’ai souvent fait, vous comprendrez que ce n’est pas prêt de changer.
Or, par la suite, Jésus faisait route à travers villes et villages ; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, et aussi des femmes qui avaient été guéries d’esprits mauvais et de maladies :
Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres qui les aidaient de leurs biens.
Commentaire
Prenons l’opportunité de ce court passage de Luc pour faire un point sur la place de la femme dans le vie de Jésus.
Luc nous parle ici de 3 femmes (qui font probablement le pendant aux 3 apôtres majeurs Pierre, Jacques et Jean). Il nomme Marie-Madeleine, Jeanne et Suzanne.
Marie-Madeleine est la seule qui soit présente dans tous les évangiles ; on l’a un temps mélangée avec la Marie de Béthanie (la sœur de Lazare et de Marthe) et avec la femme pécheresse que Jésus ne condamne pas chez Luc, mais il semble que maintenant on les distingue. Elle aurait été habitée par 7 démons, mais le chiffre est trop beau pour être vrai ; il n’empêche que Luc nous présente ces 3 femmes comme ayant été « guéries » par Jésus.
Jeanne serait la femme d’un certain Chouza qui serait au service d’Hérode (quel poste exactement on ne le sait pas). Elle n’est nommée que par Luc. Elle est considérée par l’Eglise Orientale comme Jeanne la Myrophore, car elle portait les ingrédients pour embaumer le corps du Christ. On aurait fait un amalgame avec Junia des Actes des Apôtres.
Suzanne enfin, dont on ne sait rien.
Luc nous parlera en Lc 24.10 de Marie de Jacques, cad en fait la femme de Cléophas et la mère de Jacques le Mineur (ou le petit) et de Joseph (appelé aussi José).
Marc et Matthieu nous parleront aussi d’une Marie Salomé (ou Salomé) qui serait la femme de Zébédée et donc la mère des fils de Zébédée (Jacques le majeur et Jean).
Ce groupe de 5 femmes constitue ce que l’Eglise appelle les « saintes femmes », cad celles qui sont intervenues dans la vie de Jésus, que ce soit en cours d’histoire (comme Marie-Madeleine), ou observant la mise à mort du Christ, ou gardant le tombeau, ou apportant les ingrédients pour embaumer son corps, en trouvant le tombeau vide et en courant informer les autres disciples. On peut constater que chez Jean comme chez les autres, Jésus adresse souvent la parole aux femmes, sans montrer une quelconque gêne ni même une éventuelle supériorité. Si on a peu de détails sur ces femmes, c’est parce qu’elles n’ont pas beaucoup d’importance dans la société de Jésus. Certains ont été jusqu’à imaginer une idylle entre Jésus et Marie-Madeleine, une hypothèse assez hasardeuse. Bref, on ne peut pas considérer, sur la base des évangiles, que Jésus ait été un tant soit peu « machiste ».
C’est à son départ que les choses vont se dégrader, quand il va falloir organiser la communauté chrétienne. Il semble que Luc ait un temps envisagé que les femmes puissent avoir un rôle de prédication (1 Co 11.5), mais cette option s’est avérée vaine : aux hommes la prédication, aux femmes les choses de la vie communautaire. Et sous cette appellation de vie communautaire, se trouvent à la fois la gestion des finances, des repas et de la propreté. Il convient de noter que chez Luc, ces femmes sont plutôt de la bonne société, et les recherches historiques montrent qu’en effet, il y a avaient de nombreuses femmes veuves pour prêter un lieu de rassemblement aux premières communautés chrétiennes.
Si les hommes s’occupaient de répandre le message, les femmes montraient en plus de leur tâches domestiques certaines compétences dans les activités de guérison et dans l’hospitalité des gens malades.
On arrive donc à la conclusion que Jésus considéraient les femmes sur un pied d’égalité avec les hommes (souvenons-nous de la Samaritaine, de Marthe et de Marie), faisant souvent preuve d’une certaine affection, et c’est la société dans laquelle évoluaient les premières communautés chrétiennes qui a confiné les femmes dans leur rôle marginal.
Et j’en veux beaucoup à l’Eglise de Rome de les avoir enfermées dans le concept de la diaconie et de ne pas avoir compris que la société, elle, a évolué. Et si vous parlez aux prêtres, ce que j’ai souvent fait, vous comprendrez que ce n’est pas prêt de changer.
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