Nous retrouvons aujourd’hui le programme officiel du lectionnaire chrétien pour ce passage de Luc sur le doute et la foi.
Depuis le début de l’histoire juive se pose la question de la preuve de l’existence ou de l’intervention de Dieu : les croyants veulent des signes !
Dans le livre des Juges 6.36 » Gédéon dit à Dieu : « Si tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici, je vais étendre sur l'aire une toison de laine : s'il n'y a de la rosée que sur la toison et si tout le terrain reste sec, je saurai que tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit. » Et il en fut ainsi. Lorsque le lendemain Gédéon se leva, il pressa la toison et il en exprima la rosée, une pleine coupe d'eau. Gédéon dit à Dieu : « Que ta colère ne s'enflamme pas contre moi si je parle encore une fois. Permets que je fasse une dernière fois l'épreuve de la toison : Que la toison seule reste sèche et qu'il y ait de la rosée sur tout le terrain. » Cette nuit-là, Dieu fit ainsi : seule la toison resta sèche et il y eut de la rosée sur tout le terrain. » Il fallut une preuve et sa vérification pour que Gédéon soit rassuré.
Dans le second livre des Rois 20.8 « Ezéchias dit à Esaïe : « A quel signe reconnaîtrai-je que le SEIGNEUR me guérira et que, dans trois jours, je pourrai monter à la Maison du SEIGNEUR ? » Esaïe répondit : « Voici par quel signe tu sauras que le SEIGNEUR accomplira la parole qu'il a dite : l'ombre doit-elle avancer de dix degrés ou doit-elle reculer de dix degrés ? » Ezéchias répondit : « Il est facile pour l'ombre de s'allonger de dix degrés, mais non pas de reculer de dix degrés. » Le prophète Esaïe invoqua le SEIGNEUR qui fit reculer l'ombre des dix degrés où elle était descendue sur l'escalier d'Achaz. »
Il faut certes un certain culot pour demander des preuves à Dieu : Achaz n’osera pas en Esaïe 7.10 « Le SEIGNEUR parla encore à Achaz en ces termes : « Demande un signe pour toi au SEIGNEUR ton Dieu, demande-le au plus profond ou sur les sommets, là-haut. » Achaz répondit : « Je n'en demanderai pas et je ne mettrai pas le SEIGNEUR à l'épreuve. » Il dit alors : Ecoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, que vous fatiguiez aussi mon Dieu ? Aussi bien le Seigneur vous donnera-t-il lui-même un signe : Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel ». Un signe qui nous rappelle quelque chose.
Luc est lui aussi assez préoccupé avec les signes. On se souvient de Zacharie devenu muet (1.20), de la grossesse d’Elisabeth comme signe qu’à Dieu, rien d’impossible (1.36), du signe du Jean-Baptiste qui tressaille dans le ventre de sa mère lors de la visitation (1.44), le signe du nouveau-né emmailloté dans la mangeoire pour les bergers (2.12), sans oublier le message de Syméon en 2.33 « il est là…pour être un signe contesté ».
Luc laisse entendre qu’il ne suffirait que d’un signe du ciel pour que les juifs commencent à reconnaître dans la personne de Jésus un envoyé divin. Or Jésus va toujours refuser cette option, le seul signe qu’il va donner sera sa résurrection. On se souvient que Satan l’avait tenté de réaliser un ou deux signes qui pourraient démontrer sa filiation divine (transformer des pierres en pain, voler depuis le faîte du Temple…). Pour Jésus, les signes ne servent à rien et pour preuve, il va prendre deux exemples dans la littérature biblique :
Le premier est Jonas (un livre assez court facile à relire), un prophète qui a beaucoup de points communs avec Jésus : il a été sauvé (les 3 jours dans le ventre de la baleine ressemblent aux 3 jours du tombeau), il a été envoyé auprès des païens (Ninive en Assyrie) pour proclamer le besoin de se repentir. L’analogie doit sauter aux yeux du public juif, le peuple païen a écouté Jonas et s’est converti à temps pour être sauvé.
Le second exemple est Salomon dont l’histoire est contée en 1 Rois 10 et en 2 Chroniques 9 ; il était le fils de David (comme Jésus) et il était un exemple d’une grande sagesse (tout comme Jésus). La reine du midi a parcouru des kilomètres pour venir vérifier et elle a dû reconnaître que sa sagesse était encore plus grande que ce que l’on disait.
Ces deux exemples parlent d’eux-mêmes : c’est après qu’on s’est rendu compte qu’ils avaient raison, Ninive en étant sauvée et la reine en ayant voyagé.
Et Luc développera cette idée un peu plus tard en Lc 16,31 dans la parabole du riche qui se retrouve au ciel en même temps que Lazare « Abraham lui dit : “S'ils n'écoutent pas Moïse, ni les prophètes, même si quelqu'un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus.” »
Il y a des jours où l’on aimerait bien que le Seigneur nous fasse parvenir des preuves tangibles, factuelles, scientifiques…on oublie parfois que ce qui différencie la science de la foi, ce sont justement les preuves.
Comme les foules s’amassaient, il se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise ; elle demande un signe ! En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d’autre que le signe de Jonas. Car, de même que Jonas fut un signe pour les gens de Ninive, de même aussi le Fils de l’homme en sera un pour cette génération.
Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec les hommes de cette génération et elle les condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon ; eh bien ! ici il y a plus que Salomon.
Lors du jugement, les hommes de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront, car ils se sont convertis à la prédication de Jonas ; eh bien ! ici il y a plus que Jonas.
Commentaire
Nous retrouvons aujourd’hui le programme officiel du lectionnaire chrétien pour ce passage de Luc sur le doute et la foi.
Depuis le début de l’histoire juive se pose la question de la preuve de l’existence ou de l’intervention de Dieu : les croyants veulent des signes !
Dans le livre des Juges 6.36 » Gédéon dit à Dieu : « Si tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit, voici, je vais étendre sur l'aire une toison de laine : s'il n'y a de la rosée que sur la toison et si tout le terrain reste sec, je saurai que tu veux sauver Israël par ma main, comme tu l'as dit. » Et il en fut ainsi. Lorsque le lendemain Gédéon se leva, il pressa la toison et il en exprima la rosée, une pleine coupe d'eau. Gédéon dit à Dieu : « Que ta colère ne s'enflamme pas contre moi si je parle encore une fois. Permets que je fasse une dernière fois l'épreuve de la toison : Que la toison seule reste sèche et qu'il y ait de la rosée sur tout le terrain. » Cette nuit-là, Dieu fit ainsi : seule la toison resta sèche et il y eut de la rosée sur tout le terrain. » Il fallut une preuve et sa vérification pour que Gédéon soit rassuré.
Dans le second livre des Rois 20.8 « Ezéchias dit à Esaïe : « A quel signe reconnaîtrai-je que le SEIGNEUR me guérira et que, dans trois jours, je pourrai monter à la Maison du SEIGNEUR ? » Esaïe répondit : « Voici par quel signe tu sauras que le SEIGNEUR accomplira la parole qu'il a dite : l'ombre doit-elle avancer de dix degrés ou doit-elle reculer de dix degrés ? » Ezéchias répondit : « Il est facile pour l'ombre de s'allonger de dix degrés, mais non pas de reculer de dix degrés. » Le prophète Esaïe invoqua le SEIGNEUR qui fit reculer l'ombre des dix degrés où elle était descendue sur l'escalier d'Achaz. »
Il faut certes un certain culot pour demander des preuves à Dieu : Achaz n’osera pas en Esaïe 7.10 « Le SEIGNEUR parla encore à Achaz en ces termes : « Demande un signe pour toi au SEIGNEUR ton Dieu, demande-le au plus profond ou sur les sommets, là-haut. » Achaz répondit : « Je n'en demanderai pas et je ne mettrai pas le SEIGNEUR à l'épreuve. » Il dit alors : Ecoutez donc, maison de David ! Est-ce trop peu pour vous de fatiguer les hommes, que vous fatiguiez aussi mon Dieu ? Aussi bien le Seigneur vous donnera-t-il lui-même un signe : Voici que la jeune femme est enceinte et enfante un fils et elle lui donnera le nom d'Emmanuel ». Un signe qui nous rappelle quelque chose.
Luc est lui aussi assez préoccupé avec les signes. On se souvient de Zacharie devenu muet (1.20), de la grossesse d’Elisabeth comme signe qu’à Dieu, rien d’impossible (1.36), du signe du Jean-Baptiste qui tressaille dans le ventre de sa mère lors de la visitation (1.44), le signe du nouveau-né emmailloté dans la mangeoire pour les bergers (2.12), sans oublier le message de Syméon en 2.33 « il est là…pour être un signe contesté ».
Luc laisse entendre qu’il ne suffirait que d’un signe du ciel pour que les juifs commencent à reconnaître dans la personne de Jésus un envoyé divin. Or Jésus va toujours refuser cette option, le seul signe qu’il va donner sera sa résurrection. On se souvient que Satan l’avait tenté de réaliser un ou deux signes qui pourraient démontrer sa filiation divine (transformer des pierres en pain, voler depuis le faîte du Temple…). Pour Jésus, les signes ne servent à rien et pour preuve, il va prendre deux exemples dans la littérature biblique :
Le premier est Jonas (un livre assez court facile à relire), un prophète qui a beaucoup de points communs avec Jésus : il a été sauvé (les 3 jours dans le ventre de la baleine ressemblent aux 3 jours du tombeau), il a été envoyé auprès des païens (Ninive en Assyrie) pour proclamer le besoin de se repentir. L’analogie doit sauter aux yeux du public juif, le peuple païen a écouté Jonas et s’est converti à temps pour être sauvé.
Le second exemple est Salomon dont l’histoire est contée en 1 Rois 10 et en 2 Chroniques 9 ; il était le fils de David (comme Jésus) et il était un exemple d’une grande sagesse (tout comme Jésus). La reine du midi a parcouru des kilomètres pour venir vérifier et elle a dû reconnaître que sa sagesse était encore plus grande que ce que l’on disait.
Ces deux exemples parlent d’eux-mêmes : c’est après qu’on s’est rendu compte qu’ils avaient raison, Ninive en étant sauvée et la reine en ayant voyagé.
Et Luc développera cette idée un peu plus tard en Lc 16,31 dans la parabole du riche qui se retrouve au ciel en même temps que Lazare « Abraham lui dit : “S'ils n'écoutent pas Moïse, ni les prophètes, même si quelqu'un ressuscite des morts, ils ne seront pas convaincus.” »
Il y a des jours où l’on aimerait bien que le Seigneur nous fasse parvenir des preuves tangibles, factuelles, scientifiques…on oublie parfois que ce qui différencie la science de la foi, ce sont justement les preuves.
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