Que Luc, que l’on dit médecin, parle de sauver les malades…pas de surprise.
Nous avons affaire à un texte politique : Luc veut insister que Dieu n’appelle pas que les juifs comme Pierre, mais aussi les pécheurs comme Lévi. Nous sommes dans l’argumentaire universaliste de la foi chrétienne. En cela, Luc suit assez bien Marc (qui n’avait pas nommé le collecteur d’impôts) et se démarque peu de Matthieu (qui appellera Lévi du nom de Matthieu, ce qui fera longtemps confondre l’apôtre et l’évangéliste).
Il faut comprendre que le ministère des Finances de l’époque était moins informatisé qu’aujourd’hui : il fallait donc lever l’impôt auprès des personnes, et bien souvent, au moment des transactions financières ou des mouvements physiques. Face au besoin de main d’œuvre, la tâche était souvent déléguée à des personnes privées, supposément assermentées, qui prélevaient l’impôt pour leur souverain en gardant une commission, souvent un peu gonflée : ils étaient prêts à « aider » ceux qui ne pouvaient payer, en pratiquant l’usure. A cela il faut ajouter qu’à cause de la division du territoire d’Hérode-le-Grand, les habitants de Galilée étaient imposables auprès d’Hérode Antipas, un souverain autochtone ayant fait allégeance aux Romains, alors que les habitants de Judée et de Samarie, devenues provinces romaines après la déposition d’Hérode Archélaos par Auguste, payaient directement à Rome. Les percepteurs, une profession qui n’est jamais très appréciée par les contribuables, ont carrément très mauvaise réputation auprès des pharisiens qui soupçonnent Rome de vouloir récupérer l’argent du Temple.
Le Lévitique est venu compliquer encore un peu les choses en interdisant aux juifs fidèles (que sont les pharisiens) de s’approcher des pécheurs pour ne pas risquer d’être contaminés par l’impureté de ceux-ci (on se souvient qu’ils resteront à la porte de Ponce Pilate pour ne pas risquer d’être contaminés pour la fête de la Pâque).
En associant deux traditions indépendantes (on pense qu’au départ, l’appel de Lévi et la promiscuité du festin étaient des textes séparés), les évangélistes veulent montrer que Jésus place sa confiance dans les personnes auxquelles les juifs ne feraient à-priori pas confiance du tout. Ce qui importe à Jésus n’est la passé pécheur des personnes, mais leur avenir croyant. On comprend que pour Luc, la suivance dont nous avons parlé récemment est une question d’intelligence, de volonté, de sentiment et aussi, de banquets et de vie quotidienne. Le Pape François rappelle parfois un ancien dicton : « il n'y a pas de Saint sans passé ni de pécheur sans avenir ».
Il y a donc un espoir pour les escrocs et les ordures, mais attention…pour peu qu’ils veuillent se repentir et changer de vie. Faire appel au médecin implique que l’on se sente malade. Et cela, Luc ne l’a pas oublié.
Après cela, il sortit et vit un collecteur d’impôts du nom de Lévi assis au bureau des taxes. Il lui dit : « Suis-moi. » Quittant tout, il se leva et se mit à le suivre.
Lévi fit à Jésus un grand festin dans sa maison ; et il y avait toute une foule de collecteurs d’impôts et d’autres gens qui étaient à table avec eux.
Les Pharisiens et leurs scribes murmuraient, disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d’impôts et les pécheurs ? »
Jésus prenant la parole leur dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs pour qu’ils se convertissent. »
Commentaire
Que Luc, que l’on dit médecin, parle de sauver les malades…pas de surprise.
Nous avons affaire à un texte politique : Luc veut insister que Dieu n’appelle pas que les juifs comme Pierre, mais aussi les pécheurs comme Lévi. Nous sommes dans l’argumentaire universaliste de la foi chrétienne. En cela, Luc suit assez bien Marc (qui n’avait pas nommé le collecteur d’impôts) et se démarque peu de Matthieu (qui appellera Lévi du nom de Matthieu, ce qui fera longtemps confondre l’apôtre et l’évangéliste).
Il faut comprendre que le ministère des Finances de l’époque était moins informatisé qu’aujourd’hui : il fallait donc lever l’impôt auprès des personnes, et bien souvent, au moment des transactions financières ou des mouvements physiques. Face au besoin de main d’œuvre, la tâche était souvent déléguée à des personnes privées, supposément assermentées, qui prélevaient l’impôt pour leur souverain en gardant une commission, souvent un peu gonflée : ils étaient prêts à « aider » ceux qui ne pouvaient payer, en pratiquant l’usure. A cela il faut ajouter qu’à cause de la division du territoire d’Hérode-le-Grand, les habitants de Galilée étaient imposables auprès d’Hérode Antipas, un souverain autochtone ayant fait allégeance aux Romains, alors que les habitants de Judée et de Samarie, devenues provinces romaines après la déposition d’Hérode Archélaos par Auguste, payaient directement à Rome. Les percepteurs, une profession qui n’est jamais très appréciée par les contribuables, ont carrément très mauvaise réputation auprès des pharisiens qui soupçonnent Rome de vouloir récupérer l’argent du Temple.
Le Lévitique est venu compliquer encore un peu les choses en interdisant aux juifs fidèles (que sont les pharisiens) de s’approcher des pécheurs pour ne pas risquer d’être contaminés par l’impureté de ceux-ci (on se souvient qu’ils resteront à la porte de Ponce Pilate pour ne pas risquer d’être contaminés pour la fête de la Pâque).
En associant deux traditions indépendantes (on pense qu’au départ, l’appel de Lévi et la promiscuité du festin étaient des textes séparés), les évangélistes veulent montrer que Jésus place sa confiance dans les personnes auxquelles les juifs ne feraient à-priori pas confiance du tout. Ce qui importe à Jésus n’est la passé pécheur des personnes, mais leur avenir croyant. On comprend que pour Luc, la suivance dont nous avons parlé récemment est une question d’intelligence, de volonté, de sentiment et aussi, de banquets et de vie quotidienne. Le Pape François rappelle parfois un ancien dicton : « il n'y a pas de Saint sans passé ni de pécheur sans avenir ».
Il y a donc un espoir pour les escrocs et les ordures, mais attention…pour peu qu’ils veuillent se repentir et changer de vie. Faire appel au médecin implique que l’on se sente malade. Et cela, Luc ne l’a pas oublié.
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