Le lévirat

Livre du Deutéronome chap. 25, 5-10
février 21, 2025

Si des frères habitent ensemble et que l’un d’eux meure sans avoir de fils, la femme du défunt n’appartiendra pas à un étranger, en dehors de la famille ; son beau-frère ira vers elle, la prendra pour femme et fera à son égard son devoir de beau-frère. Le premier fils qu’elle mettra au monde perpétuera le nom du frère qui est mort ; ainsi son nom ne sera pas effacé d’Israël.

Et si l’homme n’a pas envie d’épouser sa belle-sœur, celle-ci montera à la porte vers les anciens et leur dira : « Mon beau-frère a refusé de perpétuer pour son frère un nom en Israël, il a refusé d’accomplir à mon égard son devoir de beau-frère. » Les anciens de la ville le convoqueront et lui parleront. Il se tiendra là et dira : « Je n’ai pas envie de l’épouser. »

Sa belle-sœur s’avancera vers lui, en présence des anciens ; elle lui retirera la sandale du pied et elle lui crachera au visage ; puis elle prendra la parole et dira : « Voilà ce qu’on fait à l’homme qui ne reconstruit pas la maison de son frère ! »

Et en Israël, on l’appellera « maison du déchaussé ».

Commentaire

On se souvient de Genèse 38, et de l’affaire de Tamar qui devient veuve de son mari Er avant d’avoir un enfant ; son beau-frère Onan est obligé de prendre la place du défunt mari, mais comme il n’en n’a pas envie, il laisse tomber sa semence à terre et Dieu va le faire mourir. Cette situation est due à la loi du Lévirat que nous lisons ici, un système qui devrait permettre à une veuve de pouvoir quand même accéder au statut de mère et à l’héritage de se maintenir au sein de la famille. On verra une affaire semblable dans le livre de Ruth, avec le droit de rachat d’un terrain à une sœur veuve.

On constate que la loi sur le Lévirat s’est un peu sophistiquée depuis la Genèse, en donnant le droit à une veuve dont le beau-frère refuserait de satisfaire à l’obligation de substituer au mari défunt, de laver son honneur devant les anciens, ce qui lui permettra de recevoir l’aide de la communauté. Le passage de la chaussure est une tradition que l’on retrouve dans le livre de Ruth, on passe sa chaussure à l’acquéreur pour bien montrer le transfert de propriété.

On peut lire dans Esaïe 20.2 qu’à cette époque, marcher pieds-nus était un signe de profonde déchéance : les rois assyriens trainaient leurs prisonniers « nus et déchaussés ». Quant au crachat au visage, nous avons lu dans le livre des Nombres 12.14 qu’il était cause de honte pendant 7 jours ; on en parle à propos de Myriam que Dieu couvre de lèpre.

Nous avons donc ici un texte très féministe.

Le passage qui suit l’est un peu moins : 25.11 « Lorsqu'un homme et son frère s'empoignent, et que la femme de l'un d'eux s'approche pour délivrer son mari de la main de son adversaire, si elle avance la main et saisit les parties honteuses de celui-ci, tu couperas la main à cette femme. Tu ne t'attendriras pas. » C’est le seul exemple dans le Bible d’une loi qui considère le châtiment d’amputation, et la peine est réservée aux femmes.

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