Dernière partie de cette fameuse constitution Deutéronomique : après les juges, les rois, les prêtres, vient maintenant la question des prophètes.
On comprend bien qu’alors que les fonctions définies pour les juges, pour les rois ou pour les prêtres sont de l’ordre de l’humain dont la tâche sera de faire en sorte qu’elles soient exercées en règle avec les instructions du Seigneur, le cas du prophète est à part puisqu’il est choisi par Dieu comme outil de sa communication. C’est un sujet important pour les gens de cette époque : pour preuve, il sera abordé également par le prophète Jérémie (Jr 1,2-1,9) : « Où la parole du SEIGNEUR s'adresse à lui, au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne. Elle s'adressa encore à lui au temps de Yoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem, au cinquième mois. La parole du SEIGNEUR s'adressa à moi : « Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu ne sortes de son ventre, je t'ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. » Je dis : « Ah ! Seigneur DIEU, je ne saurais parler, je suis trop jeune. » Le SEIGNEUR me dit : « Ne dis pas : Je suis trop jeune. Partout où je t'envoie, tu y vas ; tout ce que je te commande, tu le dis ; n'aie peur de personne : je suis avec toi pour te libérer — oracle du SEIGNEUR. » Le SEIGNEUR, avançant la main, toucha ma bouche, et le SEIGNEUR me dit : « Ainsi je mets mes paroles dans ta bouche. »
Nous sommes à la veille de la mort de Moïse, qui sera considéré comme le prophète parfait, ce qui n’est pas rien car c’est une profession dont l’exercice est périlleux tant le prophète se trouve confronté à l’exigence de la parole de Dieu (on se trouve de devoir annoncer certains choses désagréables) comme il doit aussi faire face à la concurrence de l’idolâtrie (la luxure et l’argent n’en étant pas des moindres) et des faux-prophètes.
Le Deutéronome met un point d’honneur à bien discerner les vrais prophètes des faux. Le contexte de ce couplet est lié aux nombreux problèmes rencontrés par le roi Achab (royaume du nord en -850) avec des faux-prophètes qu’Elie devra éliminer au mont Carmel (1 Rois). Ce roi ne crut pas Michée (le vrai prophète du roi Josaphat au sud) qui lui prédisait une défaite à Ramoth, il fit confiance aux faux-prophètes et il mourut.
Le prophète est celui qui va jouer le rôle de fil tendu entre Dieu et son peuple, une connexion directe qui va permettre au peuple de se sentir accompagné par Dieu. La mort d’un prophète est donc vécue comme un silence de Dieu (lire Amos et Michée), un désastre, une punition divine. Le peuple ne peut donc que se mettre à espérer le retour d’un prophète dans un cadre eschatologique ; le retour d’Elie est annoncé dans le livre de Malachie. Les chrétiens s’en souviennent, entre autres avec la Transfiguration.
C’est un prophète comme moi que le SEIGNEUR ton Dieu te suscitera du milieu de toi, d’entre tes frères ; c’est lui que vous écouterez.
C’est bien là ce que tu avais demandé au SEIGNEUR ton Dieu à l’Horeb, le jour de l’assemblée, quand tu disais : « Je ne veux pas recommencer à entendre la voix du SEIGNEUR mon Dieu, je ne veux plus regarder ce grand feu : je ne veux pas mourir ! »
Alors le SEIGNEUR me dit : « Ils ont bien fait de dire cela. C’est un prophète comme toi que je leur susciterai du milieu de leurs frères ; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai.
Commentaire
Dernière partie de cette fameuse constitution Deutéronomique : après les juges, les rois, les prêtres, vient maintenant la question des prophètes.
On comprend bien qu’alors que les fonctions définies pour les juges, pour les rois ou pour les prêtres sont de l’ordre de l’humain dont la tâche sera de faire en sorte qu’elles soient exercées en règle avec les instructions du Seigneur, le cas du prophète est à part puisqu’il est choisi par Dieu comme outil de sa communication. C’est un sujet important pour les gens de cette époque : pour preuve, il sera abordé également par le prophète Jérémie (Jr 1,2-1,9) : « Où la parole du SEIGNEUR s'adresse à lui, au temps de Josias, fils d'Amon, roi de Juda, la treizième année de son règne. Elle s'adressa encore à lui au temps de Yoyaqim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la déportation de Jérusalem, au cinquième mois. La parole du SEIGNEUR s'adressa à moi : « Avant de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu ne sortes de son ventre, je t'ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. » Je dis : « Ah ! Seigneur DIEU, je ne saurais parler, je suis trop jeune. » Le SEIGNEUR me dit : « Ne dis pas : Je suis trop jeune. Partout où je t'envoie, tu y vas ; tout ce que je te commande, tu le dis ; n'aie peur de personne : je suis avec toi pour te libérer — oracle du SEIGNEUR. » Le SEIGNEUR, avançant la main, toucha ma bouche, et le SEIGNEUR me dit : « Ainsi je mets mes paroles dans ta bouche. »
Nous sommes à la veille de la mort de Moïse, qui sera considéré comme le prophète parfait, ce qui n’est pas rien car c’est une profession dont l’exercice est périlleux tant le prophète se trouve confronté à l’exigence de la parole de Dieu (on se trouve de devoir annoncer certains choses désagréables) comme il doit aussi faire face à la concurrence de l’idolâtrie (la luxure et l’argent n’en étant pas des moindres) et des faux-prophètes.
Le Deutéronome met un point d’honneur à bien discerner les vrais prophètes des faux. Le contexte de ce couplet est lié aux nombreux problèmes rencontrés par le roi Achab (royaume du nord en -850) avec des faux-prophètes qu’Elie devra éliminer au mont Carmel (1 Rois). Ce roi ne crut pas Michée (le vrai prophète du roi Josaphat au sud) qui lui prédisait une défaite à Ramoth, il fit confiance aux faux-prophètes et il mourut.
Le prophète est celui qui va jouer le rôle de fil tendu entre Dieu et son peuple, une connexion directe qui va permettre au peuple de se sentir accompagné par Dieu. La mort d’un prophète est donc vécue comme un silence de Dieu (lire Amos et Michée), un désastre, une punition divine. Le peuple ne peut donc que se mettre à espérer le retour d’un prophète dans un cadre eschatologique ; le retour d’Elie est annoncé dans le livre de Malachie. Les chrétiens s’en souviennent, entre autres avec la Transfiguration.
Calendrier
Évangiles
Catégories
Intro
Avant-Propos
La foi c'est quoi?